Le spectacle Contes urbains, produit par le Théâtre Urbi et Orbi, a connu un beau succès dans les années 1990 et 2000 à La Licorne. Son concepteur, Yvan Bienvenue, renoue avec la formule cette semaine, en traversant l’avenue Papineau, pour présenter une nouvelle mouture des Contes urbains à La Tulipe.
En près de 30 ans, Contes urbains a livré 133 histoires écrites par 74 auteurs et autrices qui ont été dites par 112 comédiens et comédiennes. Cette cuvée 2023, sous la direction de Martin Desgagné et sur une musique d’Harry Standjofski, met en vedette sept interprètes qui joueront sept contes tirés du répertoire de l’auteur de Règlement de contes. « C’est une sorte de florilège, pas un best of, explique Yvan Bienvenue. Car il y a des contes qui ont eu du succès qui ne sont pas au programme. »
Avec les années, l’auteur estime que le concept était devenu de plus en plus théâtral. Il a voulu revenir à la source de la « conterie ». « Les conteurs sont des passeurs, dit-il. Il y a plusieurs approches différentes dans l’art du conte. De la tradition orale au folklore et au terroir, en passant par la spectacularisation des contes dans les années 2000. »
« Quand je prends le métro à Montréal, je vois une diversité de gens que je ne retrouve pas au théâtre. Yvan donne la parole à ces gens-là dans ses textes », dit la comédienne Julie Vincent, qui fera le conte Sano Mado.
Pour moi, l’œuvre d’Yvan [Bienvenue] est dans la tradition des Misérables, de [Victor] Hugo. Ses textes abordent le côté obscur de la réalité montréalaise : l’isolement, l’abandon, la pauvreté, le malheur et autres champs de bataille de notre réalité urbaine.
Julie Vincent
« J’ai toujours écrit un théâtre social, acquiesce l’auteur. Je viens du travail social. J’ai étudié en sciences sociales avant d’étudier en jeu à l’École nationale et de faire de l’impro. Le conte, c’est le théâtre de l’urgence, de la nécessité. Le spectateur devient complice des interprètes par le regard. »
Yvan Bienvenue estime que la popularité des Contes urbains, et des conteurs en général au Québec, tient à la proximité et à l’accessibilité de cette prise de parole sur scène. « Tu n’es pas obligé d’avoir une grosse machine théâtrale derrière toi ni de gros décor. Avant, il y avait les Nuits de la poésie. Les spectacles de contes ont remplacé ces soirées, car le conte est une forme moins hermétique que la poésie pour le grand public. »
Qui dit urbain dit aussi nocturne, comme dans Last-cul, le conte interprété par Dominique Laniel, dont le résumé se lit ainsi : « Ni madeleine de Proust, ni Madeleine de Brel, Mademoiselle Madeleine est Sano Mado. Celle dont les amours sont innommables ; celle dont les ébats font rougir… Rougir d’un rouge père Noël. »
Contes urbains
Direction : Martin Desgagné
Avec Normand Carrière, Alexandre Fortin, Dominique Laniel, André Morissette, Anna Beaupré Moulounda, Laurent Pitre et Julie Vincent
À La Tulipe, à Montréal, Du 5 au 9 décembre
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Insoutenables longues étreintes
Créé avec succès en avril dernier, le spectacle Insoutenables longues étreintes est repris cet automne au Théâtre Prospero. Ce texte déroutant de l’auteur russe Ivan Viripaev, mis en scène avec brio par Philippe Cyr, forme un écrin pour quatre interprètes virtuoses : Christine Beaulieu (sublime !), Marc Beaupré, Joanie Guérin et Simon Lacroix. Lauréat du prix du meilleur spectacle à Montréal de l’Association québécoise des critiques de théâtre, remis lundi soir, Insoutenables longues étreintes est presque complet, mais deux supplémentaires ont été ajoutées, les 18 et 19 décembre.
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Camping
Établi à Québec, le Théâtre à Tempo s’amène à la Tohu avec un spectacle à la gloire du camping, avec ses joies, ses misères et ses stéréotypes. Danse, cirque, musique et art clownesque sont réunis dans cette production qui convoque une foule de personnages colorés. À savoir, Camping a ravi les critiques, notamment lors de son passage dans la capitale provinciale. Un spectacle pour tous, d’une durée de 100 minutes (avec entracte). Du 13 au 31 décembre à la Tohu.
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Aujourd’hui ce soir
La télévision a son Bye Bye, le monde du théâtre possède désormais sa rétrospective de l’année, intitulée Aujourd’hui ce soir. La metteure en scène Alix Dufresne s’est associée à plusieurs beaux noms de la discipline (dont Ève Landry, Olivier Morin et Debbie Lynch-White) pour concocter un spectacle sur l’année théâtrale qui vient de se terminer. On annonce un « late show » déjanté, avec sketchs, de la musique et des invités surprises. Faites vite, il restait peu de places les 12, 13 et 14 décembre au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, au moment d’écrire ces lignes…
Stéphanie Morin, La Presse
Contes à passer le temps
C’est devenu une tradition dans la ville de Québec. Pour la 13e année, les voûtes de la Maison Chevalier accueillent les Contes à passer le temps. Ce spectacle écrit à plusieurs mains vient ajouter une touche théâtrale et sucrée (un comptoir à desserts est proposé !) aux festivités de fin d’année. Maxime Robin est de nouveau à la barre de cette production qui se déploiera cette fois sous le thème de la superstition. Que voulez-vous, on n’a pas tous les jours 13 ans ! Du 18 au 30 décembre à la Maison Chevalier.
Stéphanie Morin, La Presse
Dessiner dans les marges
Les adolescents (et les adultes curieux de poésie) sont invités à La Maison Théâtre pour le spectacle Dessiner dans les marges – Stand-up poème pour fantôme temps partiel. Le recueil de poésie pour adolescents de Carolanne Foucher a été adapté pour la scène. Le résultat ? Un spectacle pour actrice solo et joueuse de batterie, mis en scène par Olivier Normand. Une invitation à entrer dans la tête d’une élève de troisième secondaire un peu invisible, mais dont le cœur oscille entre lourdeur et légèreté. Jusqu’au 9 décembre à La Maison Théâtre.
Stéphanie Morin, La Presse
Veillées festives
Le Petit Théâtre du Nord récidive avec ses troisièmes Veillées festives, présentées au Centre de création de Boisbriand. Cette année, ces soirées de contes inédits se déroulent sous le thème des bâtisseurs d’avenir. Le spectacle rendra ainsi hommage aux industries et entreprises qui ont façonné la région des Laurentides. Au programme : des textes de Robert Lalonde, Marianne Dansereau, Jonathan Caron et Geneviève Bélisle, portés par une distribution de cinq interprètes. Benoît Archambault sera du nombre pour ajouter une touche musicale à la soirée. Jusqu’au 16 décembre.
Stéphanie Morin, La Presse
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