CRITIQUE – Sous ses dehors fantastiques, Kristoffer Borgli signe une satire corrosive de la célébrité à l’ère du numérique.
Quel loser! Il ne ressemble à rien, avec sa calvitie, ses petites lunettes métalliques, son anorak à capuche qu’il a dû commander sur internet. Ce professeur banal enseigne la biologie. Dans ses cours, Paul Matthews parle souvent des rayures des zèbres. Il a une théorie là-dessus: c’est la façon qu’ont ces mammifères de se noyer dans la masse. Suivez son regard. Sa vie est beaucoup trop tranquille.
En lui, la colère gronde. On ne le reconnaît pas à sa juste valeur. Les éditeurs ne se bousculent pas pour lui signer un contrat (il faut dire qu’il n’a toujours pas écrit une ligne). Une de ses anciennes camarades lui a piqué ses idées dans un article qui a eu un certain retentissement. En plus, son brillant collègue ne l’invite jamais à ses dîners fort courus. La frustration bouillonne dans ses veines. Cela ne peut plus durer.
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Effectivement, cela ne dure pas. Soudain, tout le monde se met à rêver de lui. Au début, il est intrigué, mais flatté. Ils vont voir ce qu’ils vont voir. Ses espoirs les…
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