Le groupe anglais sort un album rock tonique tandis qu’on exhume le trésor d’un vieux complice des Stones
The Vaccines, Pick-Up Full of Pink Carnations (Super Easy/Thirty Tigers)
On n’attendait plus grand-chose de ce groupe britannique révélé au début de ce siècle avec un album justement intitulé What Did You Expect From The Vaccines ? Passé deux premiers disques pétaradants, la formation avait rejoint la cohorte des oubliés du rock anglais. Ce nouveau disque, le premier depuis 2001, marque un nouveau départ pour The Vaccines. Non seulement parce qu’il marque la prise de pouvoir total du chanteur Justin Young après le départ du guitariste et membre fondateur Freddie Cowan, qui a démissionné l’an passé. Mais aussi parce que les chansons sont les plus vigoureuses proposées par les quadragénaires depuis longtemps. Ce qui pêche, c’est une production trop lisse, à l’américaine, avec des guitares clinquantes et une batterie trop envahissante. Pas sûr que ces options garantissent à The Vaccines de se produire dans les stades.
Justin Young explique avoir puisé l’inspiration dans le titre emblématique de Don McLean, American Pie, sorti en 1971. Parallèlement, il continue de nourrir une obsession pour The Strokes, même si The Vaccines n’auront jamais la classe naturelle de ces Américains. Pick-Up Full of Pink Carnations ne fera pas date mais il constitue un bon coup d’accélérateur en ce début d’année.
Bobby Keys, Lovers Rockin – The Lost Album (PIAS)
Disparu en 2014, ce saxophoniste était le jumeau astrologique de Keith Richards doublé d’un de ses meilleurs compagnons de virée. Après avoir été un temps viré des Rolling Stones, il tournait aux États-Unis sous le nom de Mr Brown Sugar, surfant sur sa participation à ce tube avec un chorus légendaire. Mais cet enthousiaste avait en réalité commencé sa carrière bien avant, accompagnant le pionnier Buddy Holly, qu’il avait rencontré adolescent. De George Harrison à Eric Clapton, en passant par The Who, Barbra Streisand et même Johnny Hallyday, il a joué sur des dizaines d’albums de la scène rock des années 1960-70.
L’an passé, cinquante ans après sa confection en marge de l’enregistrement du Goat’s Head Soup des Stones à la Jamaïque, cet album totalement inédit a vu le jour. Bénéficiant d’une restauration sonore exceptionnelle, ce disque instrumental nous fait replonger dans un chaudron aux décoctions reggae et rhythm & blues du meilleur effet. Ron Wood est de la partie, tout comme le pianiste Nicky Hopkins et le légendaire Steve Cropper, qui offre sa composition Sittin on the Dock of the Bay, qui se prête à merveille à ce traitement. Exubérant, festif et sans prétention, cet album gagne à être connu. Il est en tout cas heureux qu’il puisse enfin être disponible.
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