Le défilé homme du directeur artistique de la maison florentine, très attendu, a ouvert la semaine de la mode italienne automne-hiver 2024-2025. Et posé les bases d’un nouveau chapitre.
C’est sans doute le défilé le plus attendu de cette Fashion Week de Milan, si ce n’est de toute cette saison masculine : les débuts de Sabato De Sarno chez Gucci. Après sept ans d’extravagance « gender fluid » et de créativité débridée sous l’égide d’Alessandro Michele, la maison florentine cherche à donner un nouveau souffle à son « homme ». Pour ce faire, le designer de 40 ans reprend la formule de son premier show féminin en septembre : une mise en scène épurée, mettant l’accent sur la silhouette et le vêtement, sans artifices. Cela peut sembler étrange, mais ces derniers temps, c’est plutôt rare sur les podiums…
On retrouve donc la même invitation marquée du mot « Ancora » (« encore », en italien), la même boîte noire, une bande-son similaire signée Mark Ronson… Et le même look d’introduction : un manteau long bleu marine, porté sur un débardeur échancré, une ceinture double G, un collier à gros maillons et un sac Jackie bordeaux, format XL, à l’épaule. Le garçon a seulement troqué le mini-short de sa copine contre un pantalon coupé court (tant mieux), et enfilé des sortes de creepers à mors. Outre les répétitions de la collection féminine (comme le pull camionneur bardé de strass, ici porté avec un jean au bon délavage), viennent des costumes ajustés à boutonnage caché et fronces sur les flancs, de longs pardessus classiques à souhait (lorsqu’ils ne sont pas sans manches) en gabardine, en cuir ou en fausse fourrure, superbes cabans et vestes Harrington comme gonflés. Une chose est sûre : Sabato De Sarno sait tailler un manteau. Il sait aussi très bien faire du « produit », comme disent les professionnels de l’industrie : des jeans parfaits, des sacs désirables, des ceintures à logo, de très belles surchemises, des costumes à boutonnage légèrement croisé qui marcheront autant sur les tapis rouges que dans les bureaux de la City. Après ces débuts réussis, l’Italien devra affirmer sa vision, pousser le curseur pour trouver le dosage juste entre simplicité et radicalité. Les fondations du nouveau Gucci sont là, reste désormais à construire la suite.
Content Source: www.lefigaro.fr