CRITIQUE – La Tate Modern de Londres offre une rétrospective didactique de cet artiste de l’École de New York, ami de Jackson Pollock, qui a repoussé les limites de l’expressionnisme abstrait.
Envoyée spéciale à Londres
Philip Guston (1913-1980) se reconnaît au premier coup d’œil. Dans le grand format du tableau, un désordre volontaire qui juxtapose une bouteille vide roulant sur le sol du studio, une semelle qui ressemble à un fer à cheval, une main rouge qui tient une matraque, une boîte de conserve vide comme les maigres restes d’une armée, des mégots entre osselets et fourmis, des bouts épars de châssis, la croupe d’un cheval… Et un dormeur, un gisant sous sa couverture.
Presque une caricature de «comics» avec son œil trop grand aux cils noirs comme les longues pattes d’une araignée, une oreille immense, un front plissé par un sommeil rude, un crâne dégarni, une mèche rebelle comme tout ce qui se dégage de cet autoportrait de 1977, Legend. Et ce rose si particulier, entre chair et fleur, qui fait des tableaux de Guston des abstractions très incarnées, des tableaux vivants qui font inexplicablement frémir. Philip Guston est à la Tate Modern de Londres, artiste sans repos et…
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