CRITIQUE – En regard du roman de Sebald, la chorégraphe signe une pièce magistrale dans son style profondément original.
Immersion dans le blanc. Ni pointes ni tutu mais ce même principe de l’acte blanc des ballets du XIXe siècle inscrit là, page vierge où déployer les songes. Gaëlle Bourges y tient son Austerlitz, variation chorégraphique à partir du roman éponyme de Sebald. Son blanc à elle est particulier. Il possède l’éclat poudreux des souvenirs. Gaëlle Bourges a beaucoup étudié la danse, mais aussi l’histoire de l’art. Pour compléter le portrait de cette artiste de 57 ans, il faut ajouter qu’elle écrit. Elle joue de toutes ses cordes pour composer ses pièces qui tiennent autant par les images que par le texte et les corps.
Ses derniers opus traitaient de La Dame à la Licorne (A mon seul désir) ou de Lascaux. Elle part ici sur les traces de Sebald: de la même manière que Jacques, le héros d’Austerlitz se met en quête de ses souvenirs, et accumule des fragments qui finissent par faire sens les uns avec les autres, elle recherche les traces de son passé et de celui des six interprètes de la pièce, qui tôt…
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