LA CHRONIQUE DE JULIEN SCAVINI – En s’habillant en blanc, on revendique l’appartenance à une caste, celle des nantis.
Dans le TGV, un wagon de 1re classe, une dame d’un certain âge cherche sa place. Coiffure impeccable, maquillage délicat, col roulé écru, pantalon coquille d’œuf, baskets en daim clair. Digne allure. S’habiller tout de blanc, ou de nuances approchantes, est une tendance rare mais bien présente. Les couturiers italiens distillent savamment cette esthétique à la fois douce par les matières, et lumineuse par la palette neigeuse.
Et autant le dire sans détour, ce style évoque un milieu aisé. En s’habillant en blanc, on revendique l’appartenance à une caste, celle des nantis. Car le blanc (et ses nuances ivoire) est difficile. Il n’est beau que dans des matières supérieures. Même pour un drapier, fabriquer du cachemire blanc est un défi. De plus, cette couleur est très salissante. On ne descend pas dans le métro tout de blanc vêtu. On ne fréquente que les sols feutrés. Les habits blancs distillent une impression de propreté, donc de respectabilité. Exactement comme au XIXe siècle les cols amidonnés…
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