ENTRETIEN EXCLUSIF – Monument de la scène artistique, l’Américain ne cesse de travailler, à 82 ans. Il répond au «Figaro» sur ce qui motive aujourd’hui ses émotions et sa longévité extraordinaire.
Bob Wilson, 82 ans, est un géant de l’art qui brasse toutes les disciplines, comme le voulait la tradition antique. Où s’arrêtent les arts plastiques, où comment le jeu sur scène ? À Paris, l’Opéra Bastille a remis au programme son Turandot magistral où la princesse chinoise, cruelle et froide, est comme pétrifiée dans sa longue tunique rouge en forme de trapèze. Où les gardes du palais ressemblent aux quatre gardiens des tombes chinoises et aux soldats aveugles de l’Empire dans Star Wars. Où les chanteurs surgissent dans le vide, bien au-dessus de la scène qu’ils dominent. Où la lumière ponctue les notes de la victoire chantées par Calaf, pour sa dernière nuit.
Bob Wilson a apporté son art de la lumière qui rajeunit à Madame Butterfly de Puccini, son jeu de gestes si codés à La Walkyrie de Wagner, son sens de l’épure qui résume l’amour à un anneau solaire dans Pelléas et Mélisande de Debussy. Même s’il est principalement connu pour ses talents de metteur en scène, il est aussi un excellent…
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