CRITIQUE – Entrée au répertoire, l’œuvre de Bellini est mise en scène par Peter Sellars à Bastille. Banale et paresseuse, elle est aussi terne que la direction musicale.
Beatrice di Tenda n’a jamais eu vraiment de chance. L’avant-dernier opéra de Bellini, composé entre Norma et Les Puritains, a causé bien du souci au compositeur mort à 33 ans, notamment en raison de son livret. Il est vrai que les ressorts dramatiques n’y sont pas assez tendus, ce qui est d’autant plus dommage qu’on y trouve des portraits psychologiques nuancés et une évocation de la torture qui pouvaient intéresser un metteur en scène moderne.
Peter Sellars a un amour sincère pour l’œuvre, qui a justifié de lui en confier l’entrée au répertoire de l’Opéra de Paris, 191 ans après sa création. Trois fois hélas ! Comment cet immense artiste, un des rares dont on peut dire qu’il y a un avant et un après, et dont le nom, voici trente ans, était synonyme de foisonnement d’invention et de kaléidoscope d’émotions, peut-il aujourd’hui livrer une mise en scène aussi banale, conventionnelle et statique, succession paresseuse de poncifs et de clichés dans un décor kitsch ? Et précisément…
Content Source: www.lefigaro.fr