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Noémie Kocher réagit à la vague MeToo en France, vingt ans après son procès contre Jean-Claude Brisseau

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Au début des années 2000, Noémie Kocher avait porté plainte contre le réalisateur Jean-Claude Brisseau pour harcèlement sexuel. Cinq ans plus tard, le cinéaste a été condamné à un an de prison.
Stevens Tomas / Stevens Tomas/ABACA

L’actrice avait déposé plainte pour harcèlement sexuel au début des années 2000 contre le réalisateur Jean-Claude Brisseau. Ce dernier avait été condamné.

L’affaire avait fait couler beaucoup d’encre au début des années 2000: l’actrice Noémie Kocher accusait le réalisateur Jean-Claude Brisseau de harcèlement sexuel sur deux actrices. Après quatre ans d’instruction, le cinéaste est finalement condamné le 15 décembre 2005 à un an de prison avec sursis et 15.000 euros d’amendes. Une victoire pour Noémie Kocher qui laisse malgré tout des séquelles. Vingt ans plus tard, l’actrice de 54 ans juge le mouvement #MeToo français «bouleversant».

À l’époque, le monde du cinéma était loin de la standing ovation offert à Judith Godrèche lors de la 49e cérémonie des César. Après les deux plaintes déposées à l’encontre du réalisateur, «la crème du cinéma d’auteur (Olivier Assayas, les frères Dardenne, Claire Denis ndlr.) se pressait pour signer une pétition publiée par Libération en faveur de Jean-Claude Brisseau, “artiste blessé” forcément incompris», rapporte Télérama . Dans un milieu où règne l’omerta en matière de violences sexuelles, les pétitions s’enchaînent en faveur du réalisateur : «Nous aimons les films de Jean-Claude Brisseau. Nous avons vu et admiré “De bruit et de fureur”, “Noce blanche”, “L’Ange noir”, “Choses secrètes”, etc. La manière dont certains médias ont rendu compte du procès nous semble insupportable. C’est un artiste, un artiste blessé», rapporte l’une des pétitions.

Entendre aujourd’hui les mots «consentement», «emprise», «prédation», poussés par le mouvement #MeToo est synonyme d’avancement pour Noémie Kocher. «C’est bouleversant de se retrouver en présence de toutes ces femmes qui font avancer les choses, Judith Godrèche , Anouk Grinberg, Charlotte Arnould et les autres. De ressentir leur douleur, leur colère et la sororité qui nous lie», raconte-t-elle à Télérama. «Dans le milieu du cinéma, c’est visible, tout est exacerbé. Mais il y a aussi des violences silencieuses. Cette prise de parole sert aussi à dire aux femmes, de toutes les couches de la société, que ce n’est pas acceptable», affirmait-elle la semaine dernière à RTS.

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L’actrice, devenue scénariste, est également revenue sur le Complément d’enquête à charge contre Gérard Depardieu. «C’est parce que ces femmes étaient mineures au moment des faits que leurs témoignages sont socialement plus audibles.» Pour autant, la parole des femmes majeures ne devrait pas être atténuée.

Interrogée par Télérama sur le sort réservé aux films des réalisateurs accusés, Noémie Kocher juge que «c’est une question très compliquée (…) chacun devrait pouvoir décider pour lui-même d’aller ou non voir ces films». Pour Jean-Claude Brisseau, «le public devait savoir qu’il ne s’agissait pas de fictions. Choses secrètes comme “Les Anges exterminateurs” ont été fabriqués en exerçant des violences sexuelles sur les actrices».

En 2017, dans un entretien à l’Obs , l’actrice dit s’être «réconciliée avec son corps» grâce à ses dénonciations. «Je ne suis pas une victime! Quand j’ai décidé de porter plainte, j’ai récupéré ma dignité, j’ai brisé l’emprise. Je n’étais plus son objet. Mais un sujet.»

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Content Source: www.lefigaro.fr

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