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Carven, Miu Miu et Sacai pour tou(te)s

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Sur les podiums de Paris, un vestiaire chic pour affronter le quotidien.

«Miu Miu, c’est la seule marque dont on a encore envie de porter le logo !», nous glisse notre voisine dès le premier look du défilé de Miuccia Prada, hier après-midi, au Palais d’Iéna. Une brune aux cheveux courts s’avance. Un coup de peigne, très peu de maquillage, mais sublime. Elle est vêtue d’une chemise blanche, du col dépasse un rang de perles ; un pantalon droit et une redingote en drap de laine marron, des gants et un sac de dame coincé sous le bras.

À première vue, pas de logo. Il est en fait en ton sur ton sur le dos de son manteau. Suivent des petits blousons de collégienne en laine, des pantalons d’homme à plis, des tailleurs chics, de mignonnes jupes boules à grosses fleurs twistées de vestes de chasse gonflées à l’hélium, des polaires larges et des blousons de ski oversized. Des fourrures de grand-mère (en shearling) réchauffent les robes de cocktail (faussement) froissées. Les ensembles chemises et jupes en mérinos contrecollé sur du coton et en laine bouilli fluo nous font de l’œil. Les jeans moulants (est-ce le retour du slim ?) et les vestes en daim brodées de fleurs argentées s’entrechoquent avec de parfaites petites robes noires très Audrey Hepburn par Hubert de Givenchy, décalées de gants de mécano (à effet croco tout de même !).

Collection automne-hiver 2024-2025 de Miu Miu
MONIC

Chez Miu Miu, il est plus souvent question d’attitude que de signe extérieur de marque. Celles qui en portent veulent bien sûr que ça se voie, mais discrètement – dans la trame du tissu. Les Miu Miu girls sont un club, un club de filles cool. Et peut-être même une communauté de femmes. Tant ce vestiaire pour l’hiver prochain est plus mature, versant moins dans les gimmicks stylistiques et les produits à consommer tout de suite. Miuccia Prada parle d’un « vocabulaire vestimentaire de l’enfance à l’âge adulte ». Reste qu’il est incarné par des personnalités plus que par des mannequins. Au milieu des stars des podiums Gigi Hadid et Loli Bahia se sont glissées les actrices Kristin Scott Thomas et Angela Molina, les chanteuses Ethel Cain et Little Simz ainsi que la médecin Qin Huilan, « une dame de 70 ans originaire de Chine, Shanghaï, qui aime porter du Miu Miu et du Prada », comme elle se définit elle-même sur son compte Instagram. Alors qu’à l’issue du défilé on glisse une question à propos de ce casting éclectique, Miuccia Prada répond, fidèle à son personnage : « Ce sont juste des gens. »

Mme Carven, qui a disparu en 2015 à l’âge de 105 ans, était une figure majeure de la couture d’après-guerre – la légende dit qu’elle s’est tournée vers la mode après des études d’architecture car elle ne trouvait rien pour habiller son petit 1,55 m. Louise Trotter, la directrice artistique de la maison qui porte son nom, ne cite ni son héritage, ni les archives hormis à travers le nouveau logo qui revisite le label de 1945. Mais elle réveille l’âme de cette maison de femme pour les femmes. Sa deuxième collection montre ainsi toute la pertinence de Carven aujourd’hui. Car malgré la pléthore de vêtements dans les boutiques et sur les podiums de la Fashion Week, trop de clientes cherchent encore de jolies pièces créatives et portables, précieuses sans prétention, seyantes mais à supplément d’âme. Même plus qu’un vestiaire, c’est une allure que la Britannique a donnée à voir samedi dernier, dans un immeuble en chantier de l’avenue Marceau. « Un espace entre la garde-robe de jour et le soir, entre l’habillé et le déshabillé, ce rapport à l’intime à travers des matières protectrices, non pas comme une armure, mais pour donner confiance en soi, dit Trotter en coulisses. Je crois profondément qu’une femme n’a jamais plus d’allure que lorsqu’elle se sent confortable dans une tenue. » Une notion de confort qui dépasse celle, paresseuse, d’un survêtement même si l’on retrouve ici la facilité du sportswear. On parle du chic réconfortant d’un car coat ample laissant dépasser le col drapé d’une chemise et l’ourlet d’une jupe droite en taffetas technique. Les vestes à basques en flanelle descendent jusqu’aux genoux, une robe bustier est taillée dans un lainage plissé, les blouses matelassées semblent basculées en avant. Les filles au naturel s’approprient les codes du soir (des gants d’opéra, des boucles d’oreilles en nacre, des colliers de perles emmêlés, une pochette serrée contre soi comme un oreiller) avec une évidence et une aisance qu’on leur envie.

Collection automne-hiver 2024-25 de Carven
Carven

Une robe. Imaginez que votre manteau (ou veste, pull, chemise…) soit construit sur le modèle d’une robe. Quel gain de temps à enfiler et que ce serait agréable à porter. « La mode est une armure pour survivre à la vie de tous les jours », avait dit Bill Cunningham, photographe culte américain. Une citation que reprend à son compte Chitose Abe, la Japonaise de Sacai, pour ce défilé de l’hiver 2025 qui a lieu aux Invalides lundi après-midi. Grâce aux hybridations qui ont fait sa signature, elle transforme caban d’officier, trench, liquette à petit col, tricots multicolores à maille lâche, et fausse fourrure, en de magnifiques robes au volume tulipe. Rajoutez à cela une paire de « cuissardes pantalon » et vous êtes parée pour affronter le quotidien.

Collection automne-hiver 2024-25 de Sacai
HIROKAZU OHARA

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Content Source: www.lefigaro.fr

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