CRITIQUE – Ce peintre de la propagande colonialiste bénéficie d’une courageuse rétrospective au sein des salles ornées de ses immenses formats, d’habitude invisibles pour le public.
Tandis qu’au Trocadéro on a cargué les œuvres de son grand-père dans la soute du nouveau Musée de la marine, Horace Vernet (1789-1863) caracole encore à Versailles. Au château, ses batailles qui chantent la conquête algérienne dans les salles d’Afrique sont à nouveau visibles. On redécouvre ces œuvres de propagande colonialiste. Avec leurs préjugés racistes, antisémites, impérialistes, opportunistes, sexistes. Avec leur puissance spectaculaire, aussi. Sous un ciel d’azur à peine troublé par la fumée de la poudre la Prise de la smala d’Abd-el-Kader par le duc d’Aumale à Taguin, le 16 mai 1843, œuvre encore plus longue que son titre (plus de 100 m2 de peinture), déploie, au milieu d’autres conflits épiques, son séduisant pittoresque.
Panorama de spahis dans la mêlée, feuilletons de bivouacs et de rezzous, rapts de harems. Mille et un détails reportés aussi minutieusement que dans un bulletin de campagne. Pas un bouton de guêtre ne manque, constatait ce pince-sans-rire de Théophile Gautier…
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