L’acteur et réalisateur, qui aime les clashs sur les réseaux sociaux, dénonce l’hypocrisie du milieu du cinéma pris dans la spirale #MeToo.
Il y a six mois un accident de moto a failli lui coûté beaucoup. Mais ces dernières semaines, il a retrouvé son franc-parler qui agite les réseaux sociaux. Une nouvelle fois, Mathieu Kassovitz a croisé le fer avec Saïd Taghmaoui, acteur de La Haine avec qui il entretient des relations pour le moins intranquiles depuis des années. À l’affiche des Rois de la piste, comédie de Thierry Kliffa, où il joue le fils de Fanny Ardant, reine fatiguée des arnaques, le comédien assure la promotion bon an mal an, s’autorisant quelques punchlines sur l’actualité.
Quand Libération l’interroge sur le mouvement #MeeToo qui secoue le cinéma français, Kassovitz fait un mea culpa. «Oui j’ai toujours aimé la drague, la séduction, les filles, comme un jeu, concède-t-il. Mais je crois que j’ai compris ce sentiment de prédation que ressentent les femmes.» Il n’en est pas moins tendre avec ceux aujourd’hui au cœur des accusations. Jacques Doillon et Benoît Jacquot, que Judith Godrèche accuse de viol sur mineur et contre qui elle a porté plainte. «J’ai toujours trouvé “chelou” ces mecs qui tournaient avec des filles de 13 ans», tranche Kassovitz. Gérard Depardieu, qu’il se souvient avoir vu sur un plateau lançant «hum, ça sent la chatte» ? «C’est un ogre à qui personne n’a jamais dit “ça suffit”, alors il a continué», estime-t-il. Selon Libération, les affaires de Luc Besson et Roman Polanski «l’attristent davantage». Sans plus de détails. «Moi, je me suis fait mettre des mains au cul, j’ai mis des tartes dans la gueule», avait-il raconté début mars au micro de RMC.
À lire aussiHaine contre Saïd Taghmaoui, violences sexuelles… Mathieu Kassovitz règle ses comptes
Après avoir vu sa «mort», Mathieu Kassovitz se serait-il acheté une conduite? Il se montre plus prudent, à l’évidence. Il a fermé son compte Twitter et essaye d’être plus sélectif avec les sujets sur lesquels il s’exprime. Sollicité par Libération, il ne s’étend pas sur le conflit israelo-palestinien. «Je ne veux pas risquer de perdre ma carrière si je dis que Nétanyahou est une ordure qui ne sait même pas protéger son peuple». À peine remis de son accident, en septembre, il avait confié au Monde : «Ça fait trente ans que je suis un connard et que je me force à l’être. Je viens d’avoir 56 ans et faut peut-être que j’arrête d’être un connard.»
Content Source: www.lefigaro.fr