CRITIQUE – Le plasticien met en scène «Saint François d’Assise», œuvre fleuve trop rarement représentée. Une expérience à ne pas manquer.
Envoyé spécial à Genève
Quel opéra commencé à 18 heures se termine à 23 h 30? Un Wagner? Non, Saint François d’Assise de Messiaen. Un défi pour toute maison d’opéra, que le Grand Théâtre de Genève relève après y avoir renoncé en 2020 à cause de la pandémie. Depuis sa création triomphale en novembre 1983 au Palais Garnier, l’unique opéra du compositeur a connu plusieurs nouvelles productions, qui se sont toutes heurtées à la même question: s’agit-il d’un opéra? Dans son œuvre-somme, Messiaen a éliminé toute action extérieure pour privilégier des tableaux vivants, afin de représenter en huit stations le parcours de la grâce dans l’âme de saint François. Il est donc tentant de faire appel, non à un metteur en scène aguerri, mais à un plasticien, afin d’inscrire cette fresque scintillante et contemplative dans un univers visuel.
C’est ainsi que l’on doit à l’artiste Adel Abdessemed des images humbles, qui sont autant d’installations et de vidéos, souvent suggestives et riches en associations…
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