Avant de vous mettre à genoux, voici un tour d’horizon qui guidera votre quête du diamant idéal. Et vous aidera à vous retrouver dans l’offre pléthorique déployée par les joailliers pour les futurs mariés.
1 – Puis-je entrer chez un joaillier de la place Vendôme sans rendez-vous ?
Si les boutiques des grandes maisons restent encore intimidantes pour beaucoup, sachez que tout le monde peut pousser leurs portes ! La prise de rendez-vous n’est pas obligatoire mais elle est recommandée, surtout le week-end en raison de la forte affluence, pour éviter l’attente. Il suffit d’appeler, une semaine avant environ, l’adresse élue. Pour les Parisiens, on conseille chaudement les temples de la place Vendôme, où « l’expérience boutique », comme disent les marques, vaut vraiment le détour.
Chez Chaumet par exemple, au n° 12, les équipes expliquent que prendre rendez-vous quelques jours avant et préciser le modèle ou la collection repérés permet d’être accueilli avec une large proposition préalablement établie et pensée pour vous. Les experts sur place vous poseront quelques questions sur votre style de vie ou vos goûts et sauront vous séduire avec bien des créations.
2 – Quelle est la différence entre une bague de fiançailles, d’engagement, de demande et une alliance ?
La première, la bague de fiançailles, est le bijou traditionnellement offert à la future mariée par son promis ou sa famille quelques mois avant le jour J. Certains hommes, ambitieux, ont à cœur de faire leur demande avec un écrin quand d’autres préfèrent laisser carte blanche à leur fiancée une fois qu’elle a dit oui. Il faut choisir son camp. Mais plusieurs joailliers proposent maintenant des modèles dits de demande, plus fins, moins onéreux, qui permettent de cocher les deux cases : faire sa demande avec un bijou avant d’impliquer sa future femme dans le choix de la bague de fiançailles. Il y a également des couples qui voudront s’affranchir de la tradition.
Récemment, est ainsi apparue la « bague d’engagement », un bijou offert le jour J, souvent pavé d’un ou plusieurs diamants pour la femme, et remplaçant le combo classique alliance et bague de fiançailles. Enfin, les alliances sont échangées lors de l’union pendant la cérémonie religieuse ou civile et seront portées par les deux époux. Si certaines aiment accorder la leur avec celle de leur mari, d’autres opteront pour une version sertie de diamants ou même incurvée, imaginée par le joaillier pour ne pas être cachée mais épouser la forme de la bague de fiançailles. Tous ces trésors se portent à l’annulaire gauche, qui serait directement lié au cœur par une veine.
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3 – Comment le diamant s’est-il imposé comme la pierre des amoureux ?
La reine des pierres, pierre des rois, symbolise par sa dureté et son éclat, la force, la beauté et l’éternité. Attribut des puissants pendant des siècles, cela ne fait que quelques décennies qu’elle est liée à l’amour, notamment grâce aux campagnes de publicité De Beers (qui détient alors le quasi-monopole de la production) à la fin des années 1940 : « A diamond is forever » (un diamant dure toujours). Un slogan que le groupe exhume d’ailleurs cette année. La pierre indestructible est depuis lors associée au cœur et au lien indéfectible entre les époux.
4 – Comment être sûr de la qualité de sa pierre ?
Nul besoin d’être expert en joaillerie pour s’offrir un diamant. Néanmoins, quelques notions sont à connaître pour comprendre son prix. Dans les boutiques Tiffany & Co. ou même par téléphone, les clients peuvent être éduqués à la gemmologie et la fameuse règle des 4 C, soit les quatre critères définissant la valeur d’une gemme.
Il y a C comme « carat », c’est-à-dire son poids (1 carat pesant 0,2 gramme) ; comme « clarté », soit sa pureté que l’on mesure en fonction des inclusions (les petits éclats de cristallisation naturelle, plus ou moins visibles à l’œil nu mais qui peuvent altérer sa radiance), qui sont notées de F – comme flawless, le top du top – à VS2 – pour les très petites inclusions ; comme « couleur » : un diamant parfait est blanc avec des variations référencées de D (incolore) à Z (le plus foncé), sachant qu’il est très rare de trouver des spécimens en dessous de H chez les joailliers ; et enfin comme « cut », c’est-à-dire sa taille, sa forme et la manière dont il est facetté pour briller le plus possible. Enfin, sachez aussi que les diamants de synthèse, c’est-à-dire non extraits d’une mine mais créés en laboratoire, ont émergé ces dernières années dans le paysage. Ils répondent aux mêmes 4 C, mais personne ne peut garantir aujourd’hui leur valeur à long terme.
5 – Puis-je apporter une pierre de famille chez un joaillier ?
Il peut arriver qu’une pierre de famille soit proposée aux fiancés, les joailliers sont habitués. Au 9 rue de la Paix, chez Mellerio, adresse historique et souvent transmise d’une génération à l’autre, un expert analysera votre diamant et jugera, selon sa taille, sa culasse (envers), s’il est possible de le sertir sur une bague de ses collections ou de dessiner une monture dédiée et unique. Dans les grandes marques, les projets sur mesure ne concernent que les pierres d’un certain poids, et donc un budget à l’avenant.
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6 – Dois-je venir avec ma fiancée ?
Pas obligatoirement. Si la bague est choisie avant votre demande, vous pouvez vous rendre en boutique seul ou accompagné d’un proche (qui connaît de préférence les goûts de votre promise, la décision étant de taille). Si vous craignez que votre fiancée ait des goûts de luxe une fois devant la vitrine, il est possible de présélectionner quelques modèles selon votre budget ou d’annoncer celui-ci avant votre venue au vendeur qui adaptera ses propositions.
7 – Quelles formes de diamants, avec quelle couleur d’or, sont les plus intemporelles ?
De Beers aime expliquer à ses clientes que la maison taille ses diamants pour maximiser leur beauté et non leur poids. Il en existe dix. La taille brillant (ronde) aux 57 ou 58 facettes parfaitement alignées pour optimiser l’éclat ; la taille coussin, de forme carrée ou rectangulaire aux angles arrondis pour plus de douceur au toucher et d’harmonie, une des plus emblématiques ; la taille ovale dont la silhouette fine et élancée crée non seulement l’illusion d’un poids en carats plus élevé, mais présente aussi la vertu d’affiner le doigt ; une taille à la mode de nos jours comme la taille poire, dont la forme conjugue l’éclat classique d’un brillant et la modernité de sa pointe effilée ; la taille radiant, rectangulaire, à la symétrie parfaite, facettée comme un brillant ; la taille marquise (ou navette), longue et étroite, évoquant d’après la légende, la bouche de la maîtresse de Louis XV, la marquise de Pompadour ; la taille princesse (carrée) aux angles nets et éclatants, sublime en solitaire ; la taille émeraude, pour les amateurs de vintage, à la forme rectangulaire donnant l’impression que le diamant est plus gros grâce à une plus grande table (le dessus) ; en version carrée avec la taille Asscher et enfin la taille cœur, la plus romantique au sens figuré dont la popularité remonte au XVIe siècle, lorsque Marie Stuart, reine d’Écosse, en fit cadeau à Élisabeth en guise d’amitié.
Le type d’or (jaune, blanc, rose) choisi est subjectif et dépendra du reste des bijoux de votre fiancée et de sa carnation. Il faut que sa bague se marie avec les pièces qu’elle a l’habitude de porter. Mais il est vrai que l’or blanc est un grand classique pour un solitaire, que l’or jaune est plus moderne et adapté aux montures plus contemporaines et que l’or rose est moins habituel à l’heure de se fiancer.
8 – La place Vendôme est-elle réservée aux gros budgets ?
Malgré la hausse du cours de l’or et du prix des bijoux en général, l’offre pour un budget n’allant pas au-delà de 2 500 € reste très désirable. Chez Cartier, un solitaire 1895 débute autour des 2 000 € en fonction de la pierre et de sa qualité.
9 – Puis-je acheter une bague de fiançailles en ligne ?
Tous les joailliers ont un e-shop. Vous recevrez votre bijou dans un écrin, soigneusement empaqueté et produisant un bel effet à votre fiancée. Cependant, aurez-vous beaucoup d’autres occasions d’acheter un tel objet et profiter de l’expérience en boutique ? Le personnel y est formé pour rendre votre rendez-vous inoubliable. Les sites sont en revanche utiles pour présélectionner quelques modèles, arriver sur place avec des références et une idée du budget.
10 – Est-ce une bonne idée d’acheter un bijou ancien ?
Il y a deux écoles. Certaines personnes y sont réticentes car superstitieuses et pensent qu’un bijou se retrouve aux enchères ou chez un antiquaire souvent pour de tristes raisons. « Son ancienne propriétaire est-elle divorcée ? Malheureuse en amour ?
À la différence d’une montre ou d’un bracelet, que je n’achète que vintage, une bague de fiançailles est trop chargée en émotions pour ne pas savoir qui l’a portée avant moi », avance Anaïs, à la recherche de sa bague. Pourtant chez 58 Facettes, plate-forme en ligne dédiée à la joaillerie vintage et de seconde main, on remarque que 80 % des commandes de bagues sont destinées à des fiançailles, des anniversaires de mariage ou des naissances, soit des moments de vie marqués par des déclarations d’amour. « Pour les clients que l’ancienne vie du bijou pourrait déranger, sachez que nous le repolissons, rhodions, nettoyons et trempons dans de l’eau de source pour recharger ses énergies », précise la marque. Outre l’aspect écono mique (les prix sont plus abordables), ces bagues sont achetées pour leur charme du passé et majoritairement leurs lignes Art déco, très en vogue.
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