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Critique de Bonhomme pendu 4, de Lost | La plume est plus forte que l’épée

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Neuf ans après la sortie du premier volet, Lost offre un quatrième chapitre à la série de mixtapes qui lui a permis de se faire un nom.


L’un des grands poètes de rue montréalais, Lost, est particulièrement inspiré cette année. Avec Souldia, il a lancé en mai dernier l’album collaboratif Portrait robot et réplique cette semaine avec Bonhomme pendu 4 (Chapitre perdu).

Lancée en 2015, la série de mixtapes devait s’en tenir à une trilogie, bouclée en 2018. Au fil de l’enregistrement des nouveaux morceaux, Jayson Moutome Elombo s’est toutefois retrouvé dans le même état d’esprit qu’à ses débuts en tant que Lost. Ainsi, il offre 16 nouvelles chansons qui font référence à l’univers brutal de Bonhomme pendu. Mais à l’image du héros de la couverture du disque, le MC en ressort triomphant.

Dès la première piste, BP4, Lost tient à rassurer : « Faut pas t’inquiéter, maman […] On tombe, on s’relève, on retombe/Heureusement qu’on est solides ». L’album comporte effectivement ses hauts et ses bas d’un point de vue narratif, mais aussi à l’écoute. Les bons moments sont cependant majoritaires. C’est plutôt la structure similaire des morceaux qui devient lassante. Pourtant, la musique est l’œuvre de plusieurs compositeurs : Toosik, TWT, Freakey !, 2Konthetrack, Gancho, Pako, Razor, Birdzonthetrack, Astro, Bynow, Forgs, 450Ketchy et Zenderbeats.

OT, la deuxième pièce, est l’un des faits saillants de Bonhomme pendu 4. Le refrain est accrocheur, le beat de TWT frappe fort puis Lost et Trappo s’enchaînent à merveille. Guerrier, juste après, est tout aussi réussie. L’image que peint Lost avec la réplique « J’ai des couteaux dans l’dos, mais mon dos est large » donne le ton à un premier couplet livré avec rage et intention. Somnifères, la pièce suivante, est dans la même veine.

L’ambiance s’allège quelque peu sur Parades photos, collaboration avec le rappeur français Dinos, mais le propos demeure sérieux : « Les humains nous déçoivent trop/Les amis, c’est bien quand t’as pas d’argent/La jalousie naît quand ils en savent trop ». Le piano mélancolique de Trompé par le temps permet davantage d’introspection et un flow plus mélodieux.

Plus loin vient Van Cleef, une bombe fort bienvenue, qui se glisse entre quelques chansons sans grand intérêt. Bonhomme pendu 4 se conclut néanmoins de belle façon. D’abord, avec Bandit, mais surtout grâce à Chez moi, qui bénéficie de la contribution du vétéran du rap keb, Manu Militari – en grande forme –, puis de 20 Benz, production enivrante de Freakey ! sur laquelle s’ajoute le Français Kekra. Urus et 6 mois ferment joliment ce quatrième chapitre inattendu, mais satisfaisant.

Lost offrira Bonhomme pendu 4 à l’occasion d’une tournée québécoise qui s’entamera le 19 octobre, à Bois-des-Filion. Parmi les douze spectacles, deux sont prévus à Québec, les 26 et 27 octobre, puis un autre au Club Soda, à Montréal, le 8 novembre. Gageons que les amis de 5sang14 y seront également.

Extrait d’OT (avec Trappo)

Bonhomme pendu 4

Rap

Bonhomme pendu 4

Lost

5sang14

7/10



Content Source: www.lapresse.ca

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