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Billie Eilish au Centre Vidéotron | La soirée de l’année

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La ville de Québec avait rarement été aussi cool et populaire que ce week-end, alors que Billie Eilish présentait au Centre Vidéotron la première mondiale de son spectacle Hit Me Hard and Soft, un évènement inventif et captivant, aussi beau qu’il était bon.


Pour nombre d’amateurs de musique populaire au Québec, cette soirée du 29 septembre était l’évènement de l’année, le concert à ne pas manquer. Taylor Swift n’a pas mis les pieds dans la province lors de sa monumentale tournée Eras. Beyoncé ne s’est arrêtée qu’à Toronto l’an dernier. Certes, Charli XCX vient de faire cadeau de sa présence à la Place Bell, et Sabrina Carpenter sera au Centre Bell à la mi-octobre. Mais Billie Eilish, elle, a décidé que sa tournée s’amorcerait au Centre Vidéotron de Québec, rien de moins. Près de 20 000 personnes, de Québec et d’ailleurs dans le monde, ont pris part à cette fabuleuse communion.

Nous avions assisté au premier concert à grand déploiement de Billie Eilish, celui qui soutenait son tout premier album. Même avant cela, la chanteuse entretenait déjà une belle relation avec le Québec, qu’elle a maintenue dans les dernières années, en se représentant souvent devant son public québécois. Chaque fois, le moment a été exceptionnel. La barre qu’elle a elle-même placée était haute, surtout puisque son plus récent album est (à notre humble avis) son meilleur à ce jour. Il s’agissait aussi de son tout premier spectacle sans son plus grand complice, son frère Finneas, à ses côtés depuis toujours. « C’est bouleversant », a-t-elle avoué à la foule en fin de spectacle, même si (attention, divulgâcheur !), elle a excellé sur scène malgré l’absence de son acolyte.

Pour changer un peu les choses, Billie Eilish a choisi une scène au centre de l’aréna pour ce spectacle. Si l’idée d’un spectacle à 360 degrés est toujours impressionnante sur papier, il est chaque fois un peu décevant de n’avoir l’artiste face à soi qu’une moitié du concert. La chanteuse a toutefois compensé en se déplaçant souvent en courant d’un bout à l’autre de la scène, avec une énergie sans borne, et la majorité des spectateurs avaient au moins une vue de profil lorsqu’elle n’était pas en train de danser de gauche à droite.

L’évènement (c’était l’un de ces spectacles qui est bien plus qu’un simple concert) a débuté sur une impressionnante introduction composée de quelques notes de The Greatest, Billie Eilish apparaissant perchée sur un grand cube s’avérant être quatre écrans. D’ailleurs la scène elle-même s’est révélée être un immense écran, s’ajoutant une énorme structure surélevée faisant face à tous les spectateurs à la fois. Le travail scénique était grandiose, ces écrans jouant un rôle important dans la mise en scène.

En atterrissant, les deux pieds sur scène, la chanteuse a continué sur Chihiro, une autre des nouvelles chansons parue cet été. Billie avait le style le plus original entre tous, bien sûr, vêtue d’un jersey de football rouge, de shorts de vélo assortis, d’un bandana blanc, d’une casquette noire et de chaussettes montantes accessoirisées avec des genouillères de skate.

Le succès Lunch a rendu la foule encore plus agitée que la seconde précédente. Petit retour dans le temps ensuite avec NDA, qui s’est fondue en Therefore I Am (avec jets de flammes). Pour Wildflower (avec l’arrivée des deux choristes), elle s’est postée au milieu de la scène. « Je vais essayer quelque chose, mais il va falloir être silencieux et c’est le seul moment où je vais vous demander ça », a-t-elle intimé, assise au sol, avant d’enregistrer des étages de voix, qu’elle a dupliqués dans une pédale de loops pour s’accompagner sur when the party’s over.

Les 18 000 personnes ont gardé un silence complet pendant l’un des plus beaux moments du spectacle, où seules les voix de Billie Eilish ont résonné. Elle s’est couchée pour continuer à chanter (ce qui en soi n’a rien de simple) sur une scène illuminée de blanc.

The Diner, ilomilo, bad guy ont suivi, Eilish montrant chaque fois, et jusqu’à la fin de sa prestation, qu’elle possède une voix capable de bien des choses. Douce quand elle veut chanter la sérénade, puissante lorsqu’elle veut la pousser à son maximum, comme sur la grandiose pièce The Greatest, qu’elle a interprétée assise sur la plateforme sur laquelle elle était arrivée.

Billie la fédératrice

Les vrais admirateurs de Billie Eilish n’ont que faire de la distance et se sont déplacés en masse d’un peu partout au Québec et dans le monde pour assister à ce spectacle.

PHOTO VALÉRIE MARCOUX, LE SOLEIL

Certains spectateurs ont passé deux nuits et trois longues journées à camper devant le Centre Vidéotron pour être au premier rang du concert.

Dans l’autocar qui nous a menée de Montréal jusqu’à Québec, nous avons repéré au moins trois passagères accomplissant le même périple que nous pour assister au concert. Dont notre voisine de siège, qui a fait le trajet seule, prête à tout pour ne pas manquer celle qu’elle suit depuis les tout débuts.

Sur TikTok circulaient ces derniers jours de nombreuses vidéos d’admiratrices documentant leur pèlerinage vers le Centre Vidéotron. Certaines viennent de France, d’autres, d’Angleterre et même d’Australie.

La ville de Québec a ainsi vu sa saison touristique prolongée avec la présence de Billie Eilish et de sa légion de fidèles admirateurs, dont plusieurs ont fait la file et campé pendant trois jours pour s’assurer une place la plus proche possible de leur artiste préférée. Plusieurs hôtels du centre-ville affichaient complet. Celui où nous logions grouillait d’adolescentes au style vestimentaire rappelant celui de la jeune chanteuse.

« Tu t’en vas au concert de Eilish toi aussi, je suppose ? », nous a lancé comme mot de bienvenue notre chauffeur de taxi, un « boomer » assumé qui n’a pas retrouvé dans la musique de Billie Eilish la qualité de la musique « dans le temps ». Que ça plaise ou non, le nom de la chanteuse américaine était sur toutes les lèvres et dans tous les esprits.

Billie la talentueuse

Cette soirée était aussi le moment de découvrir les chansons au programme du spectacle. Pour une rare fois à l’ère des réseaux sociaux, la surprise était totale. Les spéculations allaient déjà bon train en ligne, mais Billie Eilish a su se montrer surprenante, proposant un alignement de morceaux qui a toute la soirée fait passer l’ambiance de la sérénité à la surexcitation. Son répertoire est le bon pour que la balade et l’électro se côtoient sans embarras.



Lisez « Billie Eilish établit ses propres règles »

Accompagnée de ses choristes (des amies d’enfance) et de sa guitare acoustique, elle a fait place à un segment tout en douceur après l’explosion de The Greatest. Male fantasy, Skinny et TV ont prolongé le moment.

L’ingénieuse mise en scène a permis à ce spectacle sans grands artifices d’être toujours intéressant. Les impressionnants jeux de lumière, les déplacements constants de la chanteuse, le mouvement des écrans et les différents effets diffusés sur ces mêmes écrans : cette scène centrale que nous redoutions n’était en fait pas si mal du tout. D’ailleurs, ceux qui ont vu le dos de la chanteuse presque tout le long du spectacle ont eu la surprise vers la fin de la voir apparaître sur une scène secondaire pour un moment dont ils ont pu le plus profiter. Bien pensé, encore une fois.

Eilish est restée dans ses anciens succès ensuite, avec Bury a friend, Oxytocin, Crown, Guess (l’un des nombreux moments où l’aréna est devenue un rave), Everything I Wanted, du bonbon pour les admirateurs de la première heure. Après un medley de la récente Blue, des anciennes Lovely (avec une Billie au clavier), Bored et de la mégapopulaire Ocean Eyes, la dernière partie du spectacle a été consacré à ses nouvelles chansons, celles qui font perdurer son succès et que les fans ont chantées en chœur du début à la fin.

L’amour de ma vie (dont la finale montre si bien comment Eilish fusionne la musique pop et l’électro), What was I made for et Happier Than Ever ont précédé la pièce finale de la soirée, la fabuleuse Birds of a Feather, après laquelle la chanteuse a quitté la scène, avant de quitter Québec et de poursuivre cette tournée qui fera beaucoup de bien à beaucoup de monde.



Content Source: www.lapresse.ca

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