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Critique d’Anatomie d’un suicide | Un drame en surface

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Anatomie d’un suicide aborde beaucoup d’enjeux importants à propos de la pression sociale sur les femmes, du milieu du XXsiècle à nos jours. Hélas, cette création imposante, jouée sur un plateau rempli d’eau, est sans reflet.


La Britannique Alice Birch, dramaturge et scénariste de séries primées, comme Succession et Normal People, secoue la forme dramatique avec Anatomie d’un suicide. D’ailleurs, elle a reçu le prix Susan Smith Blackburn, en 2018, pour cette pièce produite partout dans le monde qui sera présentée l’hiver prochain au Théâtre des Amandiers en France.

Brigitte Poupart (Jusqu’à ce qu’on meure), avec sa compagnie Transthéâtre, a donc réalisé un coup de maître en obtenant les droits. Et en produisant l’œuvre avec 10 interprètes à l’Usine C, dans une traduction de Maryse Warda, avec un décor et des éclairages éblouissants (!) de Cédric Delorme-Bouchard ; ainsi que la collaboration spéciale du concepteur japonais Ryoichi Kurokawa qui signe le design audiovisuel de la proposition.

Malheureusement, la mise en scène de l’artiste pluridisciplinaire ne lève pas… Le spectacle de deux heures, sans entracte, nous a semblé plus long. On y voit trois femmes d’une même lignée – une mère, sa fille et sa petite-fille – qui souffrent de problèmes de dépression, d’isolement et d’idées suicidaires. Elles se racontent au fil de trois époques différentes – des années 1950 à aujourd’hui.

Lourdeur scénique

En adoptant un point de vue féministe assez radical, Anatomie d’un suicide illustre le piège de la pression sociale sur les femmes. Avec des thèmes comme la transmission de la culpabilité de mère en fille, la difficulté d’échapper à son destin, et la quête d’identité.

PHOTO CHARLES-OLIVIER ROYER, FOURNIE PAR L’USINE C

Amélie Dallaire, qui interprète une femme toxicomane

Sarianne Cormier, Amélie Dallaire et Larissa Corriveau interprètent ces femmes dans leurs époques respectives. Leurs histoires, jouées simultanément, s’entrecroisent et se font écho. Hélas, la mise en scène, esthétiquement très belle, est surchargée. Ce qui rend la trame difficile à suivre pour le spectateur qui, comme nous, n’a pas lu la pièce. Par moments, on ne sait plus où regarder sur le plateau.

Dans cette pièce chorale, au récit sombre, à l’architecture alambiquée, la direction des acteurs est primordiale. Or, les comédiens qui incarnent plusieurs personnages jouent souvent sur le même ton monocorde.

Avec le résultat qu’aucun n’arrive à nous émouvoir et à nous faire entrer dans ce drame qui reste en surface.

Tous les acteurs jouent dans un bassin d’eau, pieds nus et vêtements trempés. Les trois actrices qui défendent les protagonistes sont les plus solides de la distribution. Sarianne Cormier est la femme au foyer coincée dans son monde étroit et la solitude de sa maternité. Amélie Dallaire est Anna, la fille autodestructrice qui, adulte, va noyer son mal de vivre dans la drogue. Finalement, Larissa Corriveau interprète Bonnie, troisième de la lignée qui refuse toute relation amoureuse.

Pour rompre avec le cycle de la souffrance.



Consultez la page de la pièce

Anatomie d’un suicide

Anatomie d’un suicide

Texte : Alice Birch. Mise en scène : Brigitte Poupart.

Production Transthéâtre. À l’Usine C., Jusqu’au 7 décembre

5/10



Content Source: www.lapresse.ca

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