VU D’AILLEURS – La photographe américaine est à l’affiche d’une grande exposition à Minorque cet été. Depuis son studio new-yorkais, elle évoque sa vie, le féminisme, les selfies, Goya, et la transformation comme outil artistique.
Par Álex Vicente (El País)
Son visage a été tous les visages… et aucun à la fois. L’Américaine Cindy Sherman (née à Glen Ridge, New Jersey, 71 ans) n’a pas seulement transformé la photographie contemporaine : elle l’a démantelée, et réinventée de l’intérieur avec l’audace d’une pionnière. Elle l’a métamorphosée en rêve étrange, en théâtre d’ombres, en miroir brisé dont chaque fragment reflète une identité différente. Et, ce faisant, elle a changé notre manière de voir et de nous voir. Ses images sont autant de faux-semblants porteurs de vérité. Elle y efface toute trace de sa personne pour incarner les archétypes féminins véhiculés par la télévision, le cinéma, la publicité, ainsi que les réseaux sociaux.
Pour chaque photographie, elle endosse tous les rôles : modèle, maquilleuse, coiffeuse, costumière, décoratrice… et met en scène son propre « action ». Sherman a ouvert de nouvelles voies au portrait contemporain et influencé plusieurs générations d’artistes – parmi lesquels
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