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FAB Paris: pour les galeries étrangères, l’appel de la Ville Lumière

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Vierge de Miséricorde, vers 1395/1400. Paolo di Giovanni Fei. Tempera et or sur panneau. 23,5 x 43,5 cm, (Galerie Giovanni Sarti) Galerie Giovanni Sarti

Les galeries d’art comptent en 2023 pour le tiers des exposants.

Paris remue, Paris vibre! En dépit de la morosité économique ambiante et des tensions internationales, les galeries d’art étrangères répondent présent pour FAB Paris, où elles comptent en 2023 pour le tiers des exposants. La galerie brêmoise Neuse, et ses collections d’orfèvrerie européenne, figure ainsi parmi les nouveaux venus, aux côtés du Belge Bernard de Grunne et de son cortège de statuettes africaines, de l’Américaine Iwona Tenzing et de ses Bouddhas himalayens, ou encore du New-Yorkais Demisch Danant, spécialisé dans le design français du siècle dernier. Or les primo-exposants n’attestent pas seulement du développement de ce salon né de la fusion entre la Biennale des antiquaires et Fine Arts Paris: ils témoignent aussi de la vitalité renaissante de la place parisienne sur le marché de l’art.

Les marchands s’accordent tous sur le diagnostic: quelque chose se passe à Paris. «Nous sommes en train de remonter la pente», reconnaît le spécialiste d’art asiatique Christophe Hioco. «Que des galeries telles que Tenzing, implantées à San Francisco et à Hongkong fassent le déplacement pour FAB Paris, alors qu’elles n’avaient jamais exposé en France, est très encourageant», se réjouit également le marchand d’art Xavier Eeckhout. «Cela produit un effet locomotive qui, je l’espère, devrait s’accentuer l’année prochaine», ajoute le galeriste spécialisé dans la sculpture animalière et membre du conseil d’administration de FAB Paris.

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Or, si Paris marche sur l’eau, une autre place boit la tasse. Londres. La déferlante du Covid puis le Brexit n’en finissent pas d’ébranler la capitale britannique. «Le Royaume-Uni est devenu beaucoup plus compliqué d’accès, avec une réglementation très contraignante», note Christophe Hioco. Xavier Eeckhout partage son sentiment. «En démultipliant les démarches administratives et les frais de transport, le Brexit a été une catastrophe pour le marché de l’art londonien», explique- t-il. Toujours à la deuxième place en termes de ventes d’art derrière les États-Unis, Londres voit en revanche ses parts de marché européennes se faire grignoter par Paris. Dans les maisons de vente, les enchères prestigieuses prennent de plus en plus la direction de la capitale. En octobre, Christie’s Paris adjugeait une toile Joan Miro pour 20,7 millions d’euros – une rareté pour les quartiers français de la maison.

«Un pôle attractif»

Dans le même esprit, les ouvertures d’antennes parisiennes se multiplient: le géant Hauser & Wirth qui a longtemps snobé la capitale vient d’ouvrir en grande pompe sa galerie à deux pas des Champs-Élysées. Le paysage des foires se redessine. Les Suisses d’Art Basel, la référence mondiale de l’art contemporain, et les Américains de Design Miami ont respectivement investi Paris en 2022 et 2023.

Dans le domaine des antiquités et de l’art tribal, le terrain reste à reconquérir aux dépens des grands rendez-vous européens que sont la Tefaf de Maastricht et la Brafa de Bruxelles. Preuve d’un frémissement, des habitués de ces deux foires se sont, en 2023, laissés séduire par les promesses de FAB Paris. « Toutes les conditions sont réunies pour refaire de Paris un pôle attractif, et pour doter à nouveau la ville d’un grand événement consacré à l’art ancien», résume Christophe Hioco.

Pour accentuer le mouvement et attirer les clients internationaux, les marchands s’appuient enfin sur la foisonnante actualité culturelle de la capitale. L’an passé, c’était Edvard Munch et Oskar Kokoschka ; 2023 aligne Van Gogh, Rothko et Nicolas de Staël. Cette force de frappe manifeste se rajoute aux autres séductions parisiennes. Comme le pointait le mois dernier le magazine britannique The Economist, cette nouvelle floraison des arts à Paris peut aussi être comprise comme un dividende de l’insolente santé de l’industrie du luxe. Sous la houlette du groupe LVMH, «la Fondation Louis Vuitton peut dépenser sans compter», notait ainsi la revue en prenant note du magnétisme de cette rétrospective événement consacrée à Mark Rothko, où «la valeur des œuvres empruntées se chiffre en milliards de dollars». Un spectacle plus alléchant que les charmes pittoresques de Maastricht, relèvent malicieusement les antiquaires parisiens à la veille de l’ouverture de FAB Paris.

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Content Source: www.lefigaro.fr

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