DISTINCTION. Le plus prestigieux prix de la scène britannique choisit de s’engager dans la question des genres. Une première à l’image de l’art contemporain qui veut se poser aux avant-postes des métamorphoses de la société.
C’est un Turner Prize pas comme les autres que cette édition 2023 qui couronne Jesse Darling, artiste de la sculpture alternative, né(e) fille en 1981 à Oxford et premier Turner Prize trans de l’histoire. Son grand sourire sur la photographie officielle délivrée par la Tate, à Londres, fait ressortir sa joliesse malgré les cheveux courts de garçon et la fine moustache naissante de jeune gars des villes. Jesse Darling. Tous les textes se référant à son travail, symbolique, spatial et abstrait, parlent de lui au masculin.
Jesse Darling, 41 ans, artiste établi à Berlin, a suivi le parcours exemplaire de la scène anglaise : Central Saint Martins, puis Slade School of Fine Art comme tant de grands noms de l’art Outre-Manche. Il a publié son premier recueil de poésie, Virgins, en 2021 chez Monitor Books. À ce titre, il incarne cette tendance contemporaine qui brouille les genres et les disciplines, refuse l’ordre des choses et revendique un autre monde, défini strictement par les aspirations…
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