CRITIQUE – L’artiste française, célébrée internationalement, prend possession à sa manière obsessionnelle du Musée Picasso à Paris. Mémoire, deuil, absence aiguë au programme.
Sophie Calle ou l’esprit français. Il faut une certaine insolence ou une franche assurance pour prendre d’assaut le Musée Picasso et y mettre «Sophie Calle» à tous les étages. Fine mouche, l’une des plus célèbres de nos artistes à l’international, la plus raisonneuse aussi, annonce la couleur: mauve, couleur de la créativité, la méditation, la délicatesse ou du rêve, symbole de l’amour caché, voire du deuil, de la solitude ou de la tristesse. C’est en douceur que se présente l’envahisseur dans le plan de visite revu comme un organigramme: Sophie Calle sur quatre étages donc, Sophie Calle en quatre chapitres où domine le sentiment.
S’il paraît fou de vider un musée monographique de ses trésors pour faire un événement contemporain, il faut reconnaître que l’invitée a l’envergure nécessaire pour faire siens des lieux autrement consacrés. Ceux qui aiment Picasso iront le pister auprès de son amie Gertrude Stein dans l’invention d’un langage au Musée du Luxembourg, ou dans l’infini fabuleux de…
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