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Pourquoi le tableau déniché dans un vide-greniers du Minnesota n’est probablement pas un Van Gogh

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La société détentrice du tableau affirme qu’il est de la main du peintre néerlandais sur la foi d’un rapport de 458 pages. Mais le musée Van Gogh d’Amsterdam ne le considère pas comme tel.

Van Gogh ou pas Van Gogh ? Là est la question. Un groupe d’experts affirme qu’un tableau sauvé d’un vide-grenier dans le Minnesota pour moins de 50 dollars pourrait être une œuvre de Vincent Van Gogh. Ils estiment sa valeur potentielle à 15 millions de dollars. Le tableau était complètement inconnu des chercheurs jusqu’à présent. Découvert à une date non précisée, le tableau aurait été revendu la même année pour une somme non divulguée à la société de recherche artistique LMI Group, basée à New York.

Le tableau en question représente un pêcheur avec une barbe blanche et un chapeau rond, une pipe à la bouche, en train de réparer son filet de pêche. Le mot « Elimar », présumé être le nom de l’homme, est griffonné dans le coin inférieur droit. « L’analyse menée sur cette peinture distinctive fournit un nouvel aperçu de l’œuvre de van Gogh, en particulier en ce qui concerne sa pratique de réinterprétation des œuvres d’autres artistes », estime Maxwell L. Anderson, directeur de l’exploitation du cabinet de recherche d’art LMI, dans un communiqué relayé par Artnews. Selon LMI, il s’agirait d’une réinterprétation par Van Gogh d’une peinture de l’artiste danois Michael Ancher (1849-1927).

Le musée Van Gogh à Amsterdam – principale autorité concernant l’authenticité des œuvres du peintre – a estimé en 2019, sur la foi des informations fournies, que l’œuvre ne pouvait pas être attribuée à l’artiste.

Six ans plus tard, la société LMI ne renonce pas. Une équipe d’environ 20 experts, dont des chimistes, des conservateurs et des avocats spécialisés dans les brevets, a été réunie pour tenter de faire reconnaître l’œuvre. Coût de l’opération : 30 000 dollars, selon le Wall Street Journal .

Un long processus d’analyse

Dans un document de 458 pages, la société LMI détaille le processus d’analyse : contexte historique, comparaison d’images et de la graphie , analyse des pigments, analyse biologique… Selon ce rapport, le tableau aurait été réalisé alors que l’artiste se trouvait au centre psychiatrique Saint-Paul de Saint-Rémy-de-Provence, en France, entre mai 1889 et mai 1890. Au cours de cette période qui précède sa mort, Van Gogh a peint quelque 150 toiles, dont des chefs-d’œuvre tels que Amandier en fleurs (1890), Iris (1889) et La Nuit étoilée (1889).

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Un élément aurait pu être déterminant dans l’expertise commandée par LMI : les chercheurs ont trouvé un cheveu incrusté dans la toile. Mais les analyses sont peu probantes : bien qu’il s’agisse du cheveu d’un homme, les efforts pour faire correspondre son ADN avec celui des descendants de Van Gogh n’ont pas été concluants. En raison de l’« état dégradé » du cheveu, a déclaré LMI.

Ce n’est pas la première fois que des particuliers ou des sociétés tentent d’attribuer une oeuvre au génie néerlandais, en dépit de l’avis négatif du musée Van Gogh. Comme le rappelle Artnet , l’experte de Van Gogh, Bogomila Welsh-Ovcharov, a authentifié en 2016 des dessins qui, selon elle, provenaient de l’un des carnets de croquis de l’artiste sans convaincre le musée Van Gogh. Selon Le Journal des arts , les experts de l’institution ont par ailleurs découvert que trois œuvres de Vincent Van Gogh issus de collections privées, et dont l’une avait été vendue par Christie’s en 2011, étaient des faux.

Content Source: www.lefigaro.fr

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