La palme d’or de Justine Triet est en lice dans six catégories. Le Règne animal et Le Procès Goldman sont en embuscade avec cinq citations. Le palmarès sera connu le 22 janvier.
Les nominations continuent de pleuvoir sur Anatomie d’une chute de Justine Triet. Après les Golden Globes américains ce lundi, la palme d’or fait le plein chez leurs équivalents français. Cette radiographie d’un mariage contemporain à bout de souffle à travers le destin d’une romancière à succès accusée d’avoir poussé son époux dans le vide, est en lice dans six catégories des prix Lumières, décernés le 22 janvier prochain par des journalistes et critiques internationaux basés à Paris.
Avec six nominations, Anatomie d’une chute de Justine Triet devance l’autre film de procès de 2023 Le procès Goldman de Cédric Kahn, dans lequel joue le coscénariste et compagnon de Justine Triet, Arthur Harari, est en lice pour le trophée de la révélation. Cinq nominations récompensent également Le Règne animal de Thomas Cailley, la fable fantastique et lauréat du Goncourt du cinéma, le prix Louis Delluc, autre beau succès critique et public avec plus d’un million d’entrées en salle . Ces trois longs métrages, présentés à Cannes, seront en lice pour le Lumière du meilleur film avec L’Été dernier de Catherine Breillat (quatre nominations) et Goutte d’or de Clément Cogitore (trois nominations). Quatre nominations aussi pour Disco Boy de Giacomo Abbruzzese et trois pour Le Ravissement d’Iris Kaltenbäck.
La Passion de Dodin Bouffant dédaignée
Anatomie d’une chute peut décrocher des statuettes dans les catégories les plus convoitées : film, mise en scène, scénario, actrice (Sandra Hüller), révélation masculine pour Milo Machado Graner et image. Sandra Hüller, qui fait figure de favorite, fera face à la lauréate de l’an passé Virginie Efira (Rien à perdre), Catherine Deneuve première dame française dans Bernadette , Lea Drucker (L’été dernier), Hafsia Herzi (Le Ravissement).
Ce grand chelem de nominations pour Justine Triet et ses collaborateurs sonne comme un nouveau camouflet pour le CNC, qui a préféré soutenir la candidature aux Oscars du meilleur film international de La Passion de Dodin Bouffant. La fable culinaire de Tran Anh Hung n’a pas été du goût des membres des Lumières qui ne le retienne que dans une seule catégorie assez mineure : le prix de la meilleure image. Ni Benoît Magimel, ni Juliette Binoche ne se glissent dans les sections interprétation.
Le récit sur l’emprise L’amour et les forêts et le mélo historique Le temps d’aimer sont aussi présents à la marge. Le blockbuster populaire de l’année D’Artagnan, le premier volet des Trois mousquetaires de Martin Bourboulon est lui complètement snobé.
Les prix Lumières sont un des baromètres de la saison des prix française et sont une bonne indication des films qui seront plébiscités par les César, lors de leurs nominations en janvier. Sans attendre, Anatomie d’une chute a pris une longueur d’avance à l’international faisant une razzia sur les Oscars européens des European Film Awards. La palme d’or collectionne aussi les trophées des organisations critiques américaines. Ce qui suggère que le film a le potentiel de récolter des nominations dans les catégories générales des Oscars (actrice, scénario).
Nominations – 29e cérémonie des Lumières
Les nominations :
Meilleur film :
– Anatomie d’une chute de Justine Triet
– L’été dernier de Catherine Breillat
– Goutte d’or de Clément Cogitore
– Le procès Goldman de Cédric Kahn
– Le règne animal de Thomas Cailley
Meilleure mise en scène :
– Catherine Breillat pour L’été dernier
– Thomas Cailley pour Le règne animal
– Clément Cogitore pour Goutte d’or
– Cédric Khan pour Le procès Goldman
– Justine Triet pour Anatomie d’une chute
Meilleur scénario :
– Thomas Cailley et Pauline Munier pour Le règne animal
– Quentin Dupieux pour Yannick
– Cédric Khan et Nathalie Hertzberg pour Le procès Goldman
– Iris Kaltenbäck pour Le ravissement
– Justine Triet et Arthur Harari pour Anatomie d’une chute
Meilleur documentaire :
– Les filles d’Olfa de Kaouther Ben Hania
– Little Girl Blue de Mona Achache
– Notre corps de Claire Simon
– La rivière de Dominique Marchais
– Sur l’Adamant de Nicolas Philibert
Meilleur film d’animation :
– Interdit aux chiens et aux Italiens d’Alain Ughetto
– Linda veut du poulet ! de Chiara Malta et Sébastien Laudenbach
– Mars Express de Jérémie Périn
– Saules aveugles, femme endormie de Pierre Földes
– La sirène de Sepideh Farsi
Meilleure actrice :
– Catherine Deneuve pour Bernadette
– Léa Drucker pour L’été dernier
– Virginie Efira pour Rien à perdre
– Hafsia Herzi pour Le ravissement
– Sandra Hüller pour Anatomie d’une chute
Meilleur acteur :
– Vincent Lacoste pour Le temps d’aimer
– Karim Leklou pour Vincent doit mourir
– Melvil Poupaud pour L’amour et les forêts
– Franz Rogowski pour Disco Boy
– Arieh Worthalter pour Le procès Goldman
Révélation féminine :
– Suzanne Jouannet pour La voie royale
– Louise Mauroy-Panzani pour àma gloria
– Park Ji-Min pour Retour à Séoul
– Claire Pommet pour La vénus d’argent
– Ella Rumpf pour Le théorème de Marguerite
Révélation masculine :
– Arthur Harari pour Le procès Goldman
– Samuel Kircher pour L’été dernier
– Milo Machado Graner pour Anatomie d’une chute
– Raphaël Quenard pour Chien de la casse
– Abdulah Sissoko pour Le jeune imam
Meilleur premier film :
– Bernadette de Léa Domenach
– Chien de la casse de Jean-Baptiste Durand
– Disco Boy de Giacomo Abbruzzese
– Le ravissement d’Iris Kaltenbäck
– Vincent doit mourir de Stéphan Castang
Meilleure coproduction internationale :
– Le bleu du caftan de Maryam Touzani
– Les herbes sèches de Nuri Bilge Ceylan
– Lost Country de Vladimir Perisic
– Les meutes de Kamal Lazraq
– The Old Oak, notre pub de Ken Loach
Meilleure image :
– Simon Beaufils pour Anatomie d’une chute
– David Cailley pour Le règne animal
– Hélène Louvart pour Disco Boy
– Jonathan Ricquebourg pour La passion de Dodin Bouffant
– Sylvain Verdet pour Goutte d’or
Meilleure musique :
– Amine Bouhafa pour Les filles d’Olfa
– Clément Ducol pour Linda veut du poulet !
– Andrea Laszlo de Simone pour Le règne animal
– Chloé Thévenin pour La montagne
– Vitalic pour Disco Boy
Content Source: www.lefigaro.fr