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Le Temps d’aimer, Wish: Asha et la Bonne Étoile, Perfect Days… Les films à voir ou à éviter cette semaine

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Une histoire d’amour tragique dans la France de l’après-guerre, le nouveau Disney célébrant les 100 ans du studio, et l’histoire d’un nettoyeur de toilettes japonais embourbé dans la routine… La sélection du Figaro.

Le Temps d’aimer – À voir

Romance de Katell Quillévéré, 2h05

Le film Le Temps d’aimer s’ouvre par des images de la Libération, la plupart inédites et saisissantes. Le glissement du réel à la fiction se fait discrètement. 1947. Une première ellipse et les cheveux de Madeleine (Anaïs Demoustier) ont repoussé. Elle est serveuse à l’hôtel-restaurant Beau Rivage. Elle élève seule son fils, Daniel. Sur une plage, elle rencontre François, étudiant parisien en archéologie, fils de bonne famille. Katell Quillévéré ne craint pas les grands sentiments, le romanesque, les destins tragiques. En s’installant à Paris, Madeleine fuit la honte et l’opprobre. Elle emporte avec elle la photographie d’un beau soldat de la Wehrmacht. François, lui, retrouve Nicolas, un camarade de la Sorbonne. C’est plutôt Nicolas qui le retrouve, rôde sous ses fenêtres, tambourine à la porte la nuit. Le couple et Daniel quittent Paris pour Châteauroux parce que Madeleine aime les dancings et qu’une annonce dans le journal offre un poste de gérant. Le couple tombe sous le charme de Jimmy, un GI expert en cocktail. Il cite Jack London et déteste l’armée. Une scène de sexe à trois fait voler en éclats les mensonges et les non-dits. L’homosexualité de François est aussi vite refoulée qu’elle est révélée. De retour à Paris, le temps a passé. Daniel a une petite sœur et un chagrin inconsolable. Madeleine ne fait rien de ses journées. François, professeur à la Sorbonne, retrouve un de ses étudiants dans une pissotière des berges de la Seine. Les histoires d’amour finissent mal, encore plus quand la honte s’en mêle. Le Temps d’aimer s’achève sur un quai de gare. La séparation des amants est remplacée par celle d’une mère et de son fils. Les trains qui partent déchirent toujours le cœur. É.S.

Dumb Money – À voir

Comédie dramatique de Craig Gillespie, 1h44

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Wall Street panique. Les banques tremblent. L’élite de la finance a des sueurs froides. Basé sur un fait divers, le film de Craig Gillespie suit les aventures de boursicoteurs amateurs qui ont déstabilisé les professionnels en misant sur des magasins de jeux vidéo en chute libre. Un vrai tourbillon. Emmenés par un geek surnommé « Roaring Kitty », ces David ont affronté les Goliath du marché. Dumb Money constitue un spectacle réjouissant. Craig Gillespie (Moi, Tonya) rend presque compréhensibles les méandres de cette entourloupe à la Don Quichotte. On sent chez lui une alacrité non dissimulée. Il affiche une saine vigueur, filme pied au plancher, pratique un montage au shaker. La référence qui vient à l’esprit est The Big Short, qui était aussi excitant mais plus confus pour le commun des mortels. É.N.

Les filles vont bien – À voir

Comédie dramatique de Itsaso Arana, 1h25

Difficile de ne pas tomber sous le charme de ces quatre comédiennes et de leur metteuse en scène (que Itsaso Arana interprète), vraie bande d’amies dans la vie, réunies pendant une semaine dans une maison à la campagne pour préparer une pièce de théâtre. La vieille bâtisse est chaleureuse, la lumière douce. La torpeur estivale appelle aux confidences, aux longues soirées sous les étoiles et aux balades les pieds dans l’eau. La joie des retrouvailles se mêle aussi au plaisir du jeu qui se prolonge dans des discussions animées. Autour d’une table dans le jardin, devant un brasero ou dans leur théâtre improvisé – une grange où a été transporté un lit à baldaquins -, les filles répètent et s’interrogent sur leur métier, confrontent leurs rôles à leur vécu, échangent sur l’amour, le désir, la mort, la peur de la solitude. Le film séduit aussi par sa sincérité et sa fraîcheur, nous donnant l’impression d’être invité à cette parenthèse entre copines. Toute la beauté du film repose sur leur connivence, bienveillante dans leurs peurs comme dans leur féminité. Entre rires et confidences, cet hommage au théâtre et aux femmes enchante sans tomber dans la mièvrerie. Traités avec légèreté, les sujets ne manquent pourtant pas de profondeur mais, comme sur scène, l’esprit de troupe l’emporte et le jeu continue. Sans réels enjeux dramatiques, à découvrir comme une toile impressionniste ou un prélude enlevé, Les filles vont bien est une virée pleine de charme et d’esprit, aussi simple que lumineuse, qui fait un bien fou. V.B.

Augure – À voir

Drame, 1h30

Voilà des années qu’il n’y était pas revenu. La froideur de sa mère et les superstitions qui entourent sa naissance ne le lui en avaient pas donné envie. Finalement de retour en République démocratique du Congo pour présenter sa jeune épouse (Lucie Debay), Koffi (Marc Zinga) se rend compte que rien, ou presque, n’a changé. Les mobylettes dévalent toujours bruyamment les rues de Kinshasa et sa famille n’a pas abandonné ses croyances. On le soumet ainsi à son arrivée à une cérémonie pour chasser les mauvais esprits.

Ce récit de retrouvailles ratées, Baloji, musicien belge désormais réalisateur, le met en scène à travers des séquences très esthétisées et colorées. Une ingéniosité le plus souvent efficace qui avait séduit le Festival de Cannes en mai. Le film était sélectionné dans la catégorie Un certain regard. Au long d’un scénario qui manque de dialogues percutants, Augure s’emploie à montrer la force des traditions et les spécificités de la société congolaise, qu’il éclaire d’une lumière singulière. Un premier long-métrage inégal mais prometteur. B. P.

Wish: Asha et la Bonne Étoile – On peut voir

Film d’animation du studio Disney, 1h42

Après Olaf, le craquant bonhomme de neige de La Reine des neiges, les enfants vont avoir une nouvelle obsession pour les fêtes: Star, la boule d’énergie irrésistible qui guide le nouveau dessin animé de Disney, Wish : Asha et la bonne étoile. Facétieuse jeune fille de 17 ans, Asha vit sur l’île méditerranéenne de Rosas, gouvernée par le sorcier Magnifico. Ce roi a le pouvoir d’exaucer les vœux de ses concitoyens. Asha souhaite devenir son apprentie pour aider son grand-père à réaliser son rêve. Las, l’entretien entre Asha et Magnifico, plus despote que mage, tourne court. Asha se tourne vers les étoiles. L’une d’elles, Star, entend sa prière et l’accompagne dans sa quête de justice et de miracle. Conçu pour célébrer 100 ans de savoir-faire Disney, le film pioche allègrement dans le folklore du studio. Comme Blanche-Neige et les sept nains. L’intrépide héroïne bichonne un petit animal doué de parole : un chevreau gourmand. Le Petit Jean de Robin des bois et Bambi font aussi une apparition. Dans son délire mégalomane, Magnifico se métamorphose en Maléfique. En tout, plus d’une centaine de références parsèment le film. Mais ce sens de la mise en abyme amusante prend parfois le pas sur l’intrigue. Or la nostalgie ne suffit pas à faire un film. C.J.

Césaria Évora, la diva aux pieds nus – On peut voir

Documentaire de Ana Sofia Fonseca, 1h35

Grâce à elle, on avait appris à situer le Cap-Vert sur la carte des musiques du monde. De cet archipel oublié, Cesaria Évora aura été une infatigable ambassadrice, multipliant les tournées internationales quasiment jusqu’à la fin de sa vie. Après le documentaire d’Éric Mulet et Anaïs Prosaïc pour la télévision, Cesaria Évora, la diva aux pieds nus est le premier film de cinéma consacré à cette grande dame. Une plongée dans un parcours résolument hors norme, sur lequel la chanteuse elle-même était réticente à revenir. Si le film n’est pas exempt de maladresses, accusant notamment un problème de rythme dans sa première partie, il a le mérite d’éclairer les nombreuses zones d’ombre de cette femme qui aura lutté sans cesse contre ses démons, au premier rang desquels l’alcool et la dépression (elle avait été diagnostiquée bipolaire). Derrière le conte de fées de l’artiste ayant connu un succès aussi tardif que triomphal à 45 ans passés, une vie complexe et tourmentée nourrissait cette voix unique, parmi les plus bouleversantes de la musique mondiale. O.N.

Perfect Days – A éviter

Comédie dramatique de Wim Wenders, 2h05

Occupé. Hirayama n’arrête pas. Son job consiste à nettoyer des toilettes publiques. Rien à voir avec les nôtres. On y mangerait : nous sommes au Japon. Chaque matin, après avoir arrosé ses plantes et pris son café, muni de ses brosses et de ses produits d’entretien, notre homme commence sa tournée au volant de sa camionnette. C’est un personnage démodé : il écoute de vieux classiques de rock sur des cassettes. La playlist va des Kinks à Patti Smith en passant par Otis Redding, sans oublier Lou Reed dont un morceau donne son titre au film. La routine ne fait pas peur à ce maniaque de la propreté. Il déjeune d’un sandwich sur le même banc, photo graphie les mêmes arbres, sourit aux mêmes promeneurs dans le parc. Dieu, on ne l’ignore pas, se cache dans les détails (l’ennui aussi, parfois). Voilà, c’est à peu près tout ce qu’offre Perfect Days. On citera Ozu. Réflexe paresseux. On parlera de grâce. Il s’agit plutôt de mollesse. La formule « bouleversant d’humanité » reviendra sous la plume des chroniqueurs. On nous permettra de trouver tout cela gnangnan. Le film traîne les pieds, patine comme un savon. Il faut avouer que Wim Wenders a commis bien pire, qu’il s’était égaré depuis des années. Défense de dire qu’il prend les WC pour des lanternes. Chemin faisant, le spectateur apprendra que pour laver des tapis, il faut utiliser des boulettes de journal mouillé. Perfect Days n’est donc pas totalement inutile. É.N.

Thanksgiving: la semaine de l’horreur – A éviter

Film d’horreur d’Eli Roth, 1h46

Un tueur masqué, une arme blanche et une bande de jeunes qui se font trucider. Eli Roth met à sa sauce le slasher à Plymouth, Massachusetts, berceau du premier Thanksgiving. Le petit malin du film d’horreur (Cabin Fever, la série Hostel, The Green Inferno) aime le gore et l’humour noir. À partir d’un Black Friday qui tourne à l’émeute dans un hypermarché (seul point commun avec Une année difficile de Nakache et Toledano), traumatisme survenu un an plus tôt, Roth orchestre un jeu de massacre en respectant les règles. Le tueur porte ici un masque de John Carver, premier gouverneur de Plymouth – son identité n’est révélée qu’à la fin. Il découpe à la hache ses victimes mais pas seulement – il fait cuire une femme au four et la sert à ses convives à la façon d’une dinde. Patrick Dempsey joue le rôle du shérif. Adaptation de sa fausse bande-annonce réalisée pour le double programme Grindhouse, de Quentin Tarantino et Robert Rodriguez, le Thanksgiving d’Eli Roth fait plus rire que peur. É.S.

Content Source: www.lefigaro.fr

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