PORTRAIT – La professeur de 85 ans, dont 52 annnées à la Comédie-française, forme toujours chanteurs et acteurs, comme Philippe Jaroussky et Benjamin Lavernhe.
À 85 ans, Nicole Fallien a toujours ses entrées au Théâtre des Champs-Élysées. Au-devant du premier étage de la salle parisienne, le 26 novembre, il faut la voir se lever pour Philippe Jaroussky, qu’elle applaudit les mains grandes ouvertes. Devant elle, le contre-ténor star vient de mettre à l’honneur des airs oubliés de l’époque baroque. Dans l’obscurité, il a reconnu le regard attentif de sa professeur de chant, celle qui a accompagné tous ses succès. Sa «seconde maman», confie-t-il.
De «Jaja», comme elle le surnomme, Nicole Fallien connaît tout: son émotion contenue sur scène, la virtuosité de sa voix, ses aigus et ses médiums, sa résonance intérieure. «Il n’y a pas de secret: un son ne doit pas seulement être chanté, il doit être habité. Il faut aller chercher le public avec son âme, avec son énergie», lui répète-t-elle depuis près de trente ans, exigeante et aimante. Pour régler sa technique «au millimètre» avant son récital, il s’est perfectionné chez elle comme à son habitude, dans…
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