CRITIQUE – Grand prix au dernier Festival de Cannes, le film de Jonathan Glazer restitue la vie de la famille du commandant d’Auschwitz avec une sérénité glaçante.
Juste à côté, c’est l’enfer. Derrière le mur du jardin, il y a le camp. Dans la maison de la famille Höss, la vie continue comme si de rien n’était. Monsieur, avec sa coupe médiévale aux tempes rasées, dirige Auschwitz. Madame taille ses rosiers grimpants. Quoi de plus normal? Cette brave ménagère sauve les apparences. Elle sait, pourtant. Sur l’extermination, le silence est de rigueur. À peine si, quand elle ne se surveille pas, elle menace une domestique de la réduire en cendres. Le couple, exemplaire, se partage les tâches. À lui les chambres à gaz ; la bonne marche du quotidien est pour elle. La caméra ne franchira jamais la frontière maudite. Il y a bien ces cris gutturaux, ces détonations, ces aboiements. Et puis ces étranges panaches de fumée qui montent des toits. C’est tout juste si les barbelés ne font pas semblant d’être là pour la décoration.
Il y a quelque chose d’enchanteur et de décalé. Les enfants, au nombre de cinq, se baignent en se chamaillant dans la piscine avec son…
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