CRITIQUE – Le réalisateur italien met en scène deux Sénégalais en route pour l’Europe. Mais évite la noirceur et nie le réel.
Moi capitaine serait signé des frères Dardenne, on saurait à quoi s’attendre. Viol, torture et mort à l’arrivée, le périple de deux jeunes migrants africains ressemblerait à un long calvaire. Venant de Matteo Garrone, on ne sait pas trop sur quel pied danser, tant le réalisateur romain a œuvré dans tous les genres – film criminel avec Gomorra, satire avec Reality, conte avec Pinocchio. Mais Garrone est un Italien, autrement dit un Français (ou un Belge) de bonne humeur. Si le drame des migrants ne prête guère à l’optimisme, Garrone semble vouloir garder espoir envers et contre tout.
Drame humain
Le voyage de Seydou et Moussa, deux Sénégalais de 16 ans, partis de Dakar pour rejoindre clandestinement l’Europe, n’a rien d’une promenade de santé. Garrone filme l’éprouvante traversée du désert ou la torture dans les geôles libyennes, même si celle-ci reste quasiment hors champ. «Face à un sujet si délicat et dramatique, j’ai veillé à créer la mise en scène la plus sobre et dépouillée qui soit, pour éviter…
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