«Les juifs américains comprennent ce que traverse notre communauté musulmane», avait déclaré lors d’une manifestation la comédienne qui a été, ensuite, lâchée par ses agents.
Un mea-culpa en forme de rétropédalage. Persona non grata à Hollywood depuis qu’elle a participé mi-novembre à une manifestation dénonçant la crise humanitaire à Gaza, la comédienne Susan Sarandon a désavoué les propos sur le conflit israélo-palestinien qui lui ont valu d’être lâchée par ses agents. Sur Instagram, la star de Thelma et Louise dit avoir commis une «grossière erreur». «Mes propos maladroitement formulés sous-entendent que les juifs n’ont jamais connu de persécutions, ce qui est faux. Ils ont fait face à des siècles d’oppression et de violence en Europe et sur notre sol», s’est-elle excusée, «Je regrette profondément d’avoir sous-estimé cette réalité et blessé les gens avec ces paroles. J’avais l’intention de faire preuve de solidarité dans la lutte contre l’intolérance de toutes sortes. J’ai échoué».
Le 17 novembre dernier, l’actrice de 77 ans avait pris part à une marche propalestinienne à New York, appelant à un cessez-le-feu. Invitée à prendre la parole, elle avait improvisé quelques mots. «Confrontés à la montée de l’antisémitisme, les juifs américains découvrent la peur et comprennent ce que vit la communauté musulmane dans notre pays», avait-elle notamment lancé. Ces propos, perçus comme antisémites, ont déclenché une vive polémique. Susan Sarandon a été lâchée par l’agence UTA qui s’occupait de ses intérêts.
Une communauté du spectacle divisée
Un même sort avait été réservé à l’actrice mexicaine de Scream 6 Melissa Barrera. Coresponsable du département films à la CAA, Maha Dakhil, qui représente Tom Cruise qui s’est opposé à son licenciement, a dû démissionner du conseil d’administration pour avoir comparé l’intervention armée israélienne à un génocide. Mais, elle a pu garder son poste d’agent grâce à l’intervention de la vedette de Top Gun.
Le conflit israélo-palestinien continue de diviser l’industrie du spectacle. La star des séries Urgences et The Morning Show Julianna Margulies a dû s’excuser elle aussi après avoir déclaré dans un podcast que «ceux qui, dans les communautés afro-américain et LGBT, soutenaient la cause palestinienne avaient subi un lavage de cerveaux pour haïr les juifs».
Jeudi, le collectif d’artistes britanniques pour la Palestine a publié une lettre ouverte exhortant les autorités anglaises à préserver la liberté d’expression. Les signataires, parmi lesquels Olivia Colman (The Crown), Aimee Lou Wood (Sex Education), protestaient notamment contre les sanctions prises contre leurs pairs qui expriment leurs inquiétudes et leur solidarité vis-à-vis de la situation à Gaza. Des projections, des expositions comme celle de l’artiste chinois Ai Weiwei ont été annulées.
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