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Critique de « Modi – Three Days On The Wing Of Madness » : le punk rock vit dans la célébration déchaînée de l’excès artistique de Johnny Depp – San Sebastian

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Johnny DeppLa fantaisie bohème de Modi – Trois jours sur l’aile de la folie Le film commence à plein régime, avec l’artiste Amelio Modigliani (Riccardo Scamarcio) qui détruit le Café Dome, puis sort sur un chariot à travers leur vitrail, brisant les boutons de rose Art Nouveau en morceaux tout en tenant toujours un seau à glace avec une bouteille de champagne souvenir à l’intérieur. Un serveur le poursuit à travers la vitre brisée, brandissant un couperet à viande. Voyant le couteau, les gendarmes l’arrêtent ; Modi est libre.

En tant qu’événement artistique, c’est le genre de chose qui est mille fois plus amusante à raconter que pour les gens qui ramassent les débris de verre dans leurs cheveux, sans parler de ceux qui doivent ensuite balayer le désordre. Bien sûr, ce ne sont que des petites gens. La vie d’artiste pauvre n’était pas non plus une galère sans fin. Modi, comme le surnomme le film, a l’air joyeux devant la caméra alors qu’il repousse un agresseur avec une baguette de pain, mais il était déjà en train de mourir à petit feu ; sa consommation titanesque d’alcool et de drogue n’était pas tant une quête de statut légendaire qu’une méthode maison pour se soulager de la douleur. Sur les ailes de la folie, en effet. C’est une idée romantique de la vie artistique, un rêve d’adolescence extrême – mais bon, voilà Johnny. Le punk rock est vivant.

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Juste pour être clair, Modi Ce n’est pas le terrible fouillis d’autoglorification auquel on s’attendait généralement – pas du tout, en tout cas. Il y a des scènes de décors magnifiquement assemblées (y compris l’explosion du vitrail). Il y a une relation romantique centrale (avec la poétesse et critique Beatrice Hastings, jouée par Antonia Desplat) dépeint comme instable mais vivant avec des blagues et des plaisanteries partagées – une relation entre égaux – ce qui est encore malheureusement rare à voir entre hommes et femmes dans Movieworld.

Et, pour un régal spécial, il y a une scène exceptionnelle avec Al Pacinojouant un collectionneur fortuné qui essaie en vain de réduire l’ego de Modi. C’est en fait Pacino qui a eu l’idée de réaliser un film basé sur la pièce de Dennis McIntyre Modi il y a plus de 25 ans, alors a suggéré à Depp de le faire. Dans le rôle de Maurice Gangnat, Pacino est capable de suggérer un vaste arrière-pays de perspicacité commerciale, d’équivoque morale et de la place du ploutocrate dans le monde de l’art. Il le fait par un frémissement de sourcil ou un regard baissé : des gestes minuscules et parfaits. Ce que c’est que de voir un maestro à l’œuvre.

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Mais entre les deux – et il y a tant de choses entre les deux – on trouve les tirades répétitives et discordantes de Modi et de ses amis sur la grandeur de leur art, les célébrations de l’excès (une autre bouteille ! Et une autre !) et les dialogues qui fonctionnent comme du polystyrène, remplissant les fissures avec les réflexions à moitié cuites de Modi sur la vie heureuse des pigeons ou de longues citations de Charles Baudelaire, poète et saint patron de la dissipation. On trouve également une bonne dose de comédie ennuyeuse entre Modi et ses amis tout aussi talentueux mais ratés, Maurice Utrillo (Bruno Gouery) et Chaim Soutine (Ryan McParland).

Utrillo a passé beaucoup de temps dans des asiles, nous dit-il. Soutine, qui est si sale que ses seuls compagnons réguliers sont des mouches, devrait probablement le faire. Les frasques et les farces du trio sont tournées en noir et blanc pour ressembler à des fragments non restaurés de films muets, comme la réponse de la Rive gauche aux Trois Stooges ; ils s’arrêtent à peine pour se gifler. En l’état, Utrillo et Soutine jouent avec leur propre salive à un jeu qui retourne même l’estomac de Modi ; Scamarcio, qui se tourne par intermittence vers le genre de clownerie que Johnny Depp a lui-même exploré en tant qu’acteur, tire le meilleur parti des passages répugnants. Il faut un temps fou, par exemple, à Modi pour ramasser une mouche morte sur le visage crasseux de Soutine, en fronçant le nez. Ça suffit ! Le point est bien travaillé.

Le réalisateur a tenu à préciser qu’il ne s’agit pas d’un biopic, mais d’une simple interprétation de trois jours de la vie de Modigliani. Sans prétention à l’exactitude biographique, il peut mélanger les dates : le film se déroule au début de la Première Guerre mondiale, mais Modigliani n’a rencontré que le marchand dont on a ici fait un portrait peu flatteur, Léopold Zborowski (un excellent et attachant Stephen Graham), en 1916. C’est bien, ce sont les thèmes qui comptent.

Le thème principal, bien sûr, est l’art lui-même, qui se laisse trop facilement aller à la prétention. Depp dit qu’il était passionnément intéressé par le désir d’être créatif, cet élan qu’il admire chez ses idoles et ses inspirations : Vincent Van Gogh, Jack Kerouac, Hunter S. Thompson, Shane MacGowanLe film lui-même est dédié au rock and roll hellraiser Jeff Beck. La prétention est ainsi assaisonnée d’indulgence et d’excès : les légendes du panthéon de Johnny Depp sont pour la plupart les « fous qui brûlent, brûlent, brûlent comme de fabuleux cierges romains jaunes explosant comme des araignées à travers les étoiles » de Kerouac, souvent cités. Sa version de Modigliani est folle de cette façon, c’est sûr. Il y a un attrait pour cela, mais, comme la plupart des ivrognes, il met notre patience à l’épreuve.

Titre: Modi – Trois jours sur l’aile de la folie
Festival: Saint-Sébastien (Hors Compétition)
Ventes internationales : Vétérans/Les Affranchis
Directeur: Johnny Depp
Scénaristes : Jerzy Kromolowski, Mary Kromolowski
Casting: Riccardo Scamarcio, Stephen Graham, Al Pacino, Antonia Desplat, Bruno Gouéry, Luisa Ranieri
Durée : 1 h 50

Content Source: deadline.com

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