Le paysage du cinéma d’horreur est parsemé de suites, de préquelles, de redémarrages et de remakes, dont beaucoup ne parviennent pas à capturer l’essence de leurs prédécesseurs. Ma philosophie est la suivante : si un film doit être redémarré, refait ou réutilisé, il doit trouver un moyen de se distinguer et de justifier son existence. Porte des Lionsc’est Les Étrangers : Chapitre 1dirigé par Renny Harlin et écrit par Alan R. Cohen et Alan Freedland, ne fait ni l’un ni l’autre. Ce dernier opus est une tentative terne de relancer une franchise qui aurait dû rester dans sa gloire originale et autonome. Avec des performances en bois de Madeleine Petsch et Ryan Bownce film ne sert qu’à nous rappeler ce qui était autrefois innovant dans Les étrangers (2008), est désormais rendu commercial et sans vie.
Le film s’ouvre sur un homme courant frénétiquement à travers les bois, battu et meurtri, poursuivi par des personnages masqués brandissant des couteaux et des haches. Sa disparition éventuelle, bien qu’inévitable, est à peine montrée, privant le public de tout véritable sentiment d’horreur. Nous passons ensuite à un couple, Maya (Petsch) et Jeff (Bown), en voyage à Portland pour célébrer leur cinquième anniversaire. Perdus et affamés, ils quittent la route principale et tombent sur Venus, dans l’Oregon, une ville que le temps a oubliée. Le restaurant local, rempli de personnages suspects, prépare le terrain pour ce qui va arriver. Alors qu’ils partent, leur voiture refuse mystérieusement de démarrer. Deux hommes du restaurant proposent de le réparer, affirmant que cela prendra une journée, obligeant ainsi le couple à passer la nuit dans un endroit inconnu.
Jeff soupçonne une arnaque, mais Maya, désireuse d’éviter la confrontation, accepte leur sort et ils finissent par séjourner dans une cabane en rondins répertoriée sur Airbnb. Au milieu des bois, l’isolement étrange de la cabane est immédiatement apparent. Des coups étranges à la porte par une silhouette masquée demandant quelqu’un qui n’est pas là donnent le ton de la soirée. Lorsque Jeff part chercher de la nourriture, Maya se retrouve seule face à la terreur croissante. Les personnages masqués de la scène d’ouverture commencent bientôt à tourmenter le couple, et la principale question est de savoir si ces deux-là survivront à la nuit.
Les Étrangers : Chapitre 1 Est-ce que tout ne va pas dans le genre de l’horreur. Le film souffre d’une accumulation nulle, d’un manque de tension atmosphérique et d’une dépendance excessive aux frayeurs de sauts bon marché. Les personnages prennent une série de mauvaises décisions, une caractéristique d’une écriture paresseuse qui fait avancer l’intrigue sans se soucier de la logique ou de l’engagement du public. Le scénario de Cohen et Freedland n’introduit rien de nouveau, et le pire reproche est que le film est fastidieusement terne, sans réelle excitation pendant les 30 à 45 premières minutes.
Maya et Jeff sont écrits comme des individus douloureusement inconscients et non préparés, dépourvus de tout sentiment d’auto-préservation. Ce sont des personnages d’horreur archétypaux qui font des choix absurdes uniquement pour conduire l’intrigue. Ce manque de développement des personnages se traduit par un récit dépourvu de créativité ou d’originalité. Même si l’horreur élevée n’est pas une nécessité, un minimum d’ingéniosité l’est. Les tropes d’horreur peuvent être efficaces et divertissants s’ils sont utilisés correctement, mais Les Étrangers : Chapitre 1 échoue de façon spectaculaire à cet égard.
La mise en scène et la cinématographie de Harlin s’appuient largement sur des plans rapprochés serrés des acteurs, une technique apparemment utilisée pour masquer les frayeurs à venir, mais cette méthode se retourne contre vous, car le public apprend rapidement à anticiper chaque frayeur de saut prévisible. Les meurtres manquent de tout sentiment d’horreur ou d’intrigue, laissant les téléspectateurs attendre longtemps avant d’atteindre un point culminant qui finit par échouer. Au moins Madelaine Petsch est amusante à regarder. Elle mâche chaque scène comme si elle était dans un épisode de Riverdale. C’est le résultat d’un script avec lequel il y a très peu de choses à faire.
Afin de capter l’attention d’une nouvelle génération de cinéphiles, en particulier lors d’une sortie en salles où les billets coûtent plus de 17 dollars dans certaines villes, un redémarrage doit offrir quelque chose de convaincant. Les Étrangers : Chapitre 1 est un film qui ne devrait pas exister, car l’original a déjà réalisé ce qui était nécessaire pour être divertissant et mémorable. Ce chapitre marque le début d’une série qui n’est pas destinée à aller loin, mais il rappellera que toutes les histoires n’ont pas besoin d’être racontées, redémarrées ou réinventées.
Titre: Les Étrangers : Chapitre 1
Distributeur: Porte des Lions
Date de sortie: 17 mai 2024
Directeur: Renny Harlin
Scénariste : Alan R. Cohen et Alan Freedland
Casting: Madeleine Petsch et Ryan Bown
Notation: R.
Durée de fonctionnement : 1 h 31 min
Content Source: deadline.com