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Critique de « Vers une terre inconnue » : l’histoire sympathique de réfugiés palestiniens bloqués évite d’en faire des héros – Festival de Cannes

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Au moment où nous les rencontrons, Chatila et Reda sont déjà dans les profondeurs inférieures. Cousins ​​originaires de Palestine, ils ont passé une grande partie de leur vie en tant que réfugiés en fuite. Après avoir atteint Athènes, une sorte de zone d’attente pour les gens du Moyen-Orient qui tentent de se faufiler en Europe, ils tentent de rassembler l’argent nécessaire pour rejoindre l’Allemagne.

Ferrety Chatila (Mahmoud Bakri) dirige la prochaine opération de collecte de fonds des cousins ​​dans l’un des parcs agréablement prolétaires d’Athènes, dirigeant son doux cousin Reda (Aram Sabbah) de tomber sur son skateboard devant une femme d’âge moyen qui va certainement l’aider. Le travail de Chatila consiste à récupérer son sac à main et à s’enfuir. C’est méchant, c’est minable et c’est misérablement bon marché. La bourse de leur marque contient 5 euros, soit le prix de quelques cafés. Ils ne pourront pas payer de nouveaux passeports avec ça.

Mahdi Fleifel, célèbre réalisateur irako-danois de documentaires, dont le film primé à plusieurs reprises Un monde qui n’est pas le nôtreamène l’œil sans faille d’un enquêteur sur son premier long métrage, Vers une terre inconnue. Il existe évidemment une tentation de idéaliser les victimes de toute crise en héros, mais Fleifel y résiste stoïquement ; être désespéré ne rend pas les gens bons.

Ce sont des gens qui n’ont rien, ce qui ne veut pas dire qu’ils n’ont rien à perdre. Quand on entend Chatila parler au téléphone avec sa femme et son fils, qui vivent toujours dans un camp de réfugiés au Liban, on voit immédiatement qu’il n’a pas toujours été un petit voleur. Dans ce coin crasseux du berceau de la culture occidentale, il a cependant été consumé par la cruauté du survivant. Quand les jetons sont épuisés, il récite son mantra, qui est le rêve d’une vie normale : un café à Berlin, où sa femme cuisinerait et Reda dirigerait le bar. Comme l’observe Reda, cela lui procure un réconfort temporaire.

Reda est un vaisseau plus faible. « Nous sommes de mauvaises personnes, Chatila », dit-il en larmes alors qu’il se retrouve à diriger la dernière et pire arnaque de son cousin, où ils se font passer pour des passeurs et récoltent l’argent payé par les candidats à l’immigration pour un voyage qu’ils n’ont jamais fait. prendra. Contrairement à Chatila, Reda ne peut pas vivre avec cette nouvelle image de lui-même. L’héroïne aide. Il essaie constamment de rester abstinent et rétrograde souvent. Tous deux vivent dans un squat aménagé en auberge. Les drogues sont toujours là. Il en va de même pour le marchand local Abu Love (Mouataz Alshaltouh), qui se décrit comme un poète et est pleinement amoureux de son statut de hors-la-loi, comme Chatila et Reda ne pourraient jamais l’être.

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L’auberge est une cage pour hommes aléatoires, ce qui signifie que Chatila se tournera vers la seule femme qu’il connaît – une fille ivre appelée Tatiana (Angelinki Papoulia) qui traîne parfois dans leur parc – lorsqu’il emmène un Turc orphelin. garçon qu’il rencontre dans la rue sous son aile. Le jeune Malik (Mohammed Alsurafa) dit qu’il a une tante en Italie qui va subvenir à ses besoins ; Chatila propose un plan pour l’emmener là-bas. Il a juste besoin d’une femme convenable pour l’accompagner, se faisant passer pour sa mère.

Tatiana ne convient guère. Elle veut également une part importante de l’argent que la tante envoie comme « dépenses ». Bien sûr, Chatila cherche à gagner de l’argent grâce à cette transaction ; il dit à Reda que tout le monde gagne de cette façon. Chacun a ses propres arrière-pensées – certainement, Tatiana a fait le tour du pâté de maisons assez souvent pour reconnaître une opportunité lorsqu’elle en voit une. Personne n’est digne de confiance.

Fleifel apporte une main ferme à ce matériau, sans jamais essayer de dépasser les limites de l’expérience quotidienne de ces deux hommes pour se faire valoir ou agiter un drapeau. Il cite Cowboy de minuit comme source d’inspiration; d’autres ont comparé Vers une terre inconnue au classique néo-réaliste italien Le voleur de vélo. Ce qu’il partage avec ces deux films, c’est une sympathie généreuse et simple pour ces hommes, même lorsque leurs activités criminelles deviennent monstrueuses.

Cela serait impossible sans la chaleur des performances de Bakri et Sabbah, qui s’accrochent l’un à l’autre, se battent et se réconcilient avec l’urgence de gens dont le seul vestige de chez eux, après avoir été exilés deux fois, c’est l’un l’autre. Les traits doux et pendu de Sabbah expriment le pathétique de la dépendance de Reda.

Lorsque Bakri flirte avec Tatiana ou parle à sa femme, nous avons un bref aperçu du Chatili qui aurait pu exister si sa vie avait été normale : drôle, charmant, énergique, bon voisin. Chatili fait avancer les choses ; il arrivera en Allemagne d’une manière ou d’une autre. Ce qui est inquiétant, c’est de penser quel genre d’homme il sera une fois arrivé là-bas.

Titre: Vers une terre inconnue
Festival: Cannes (Quinzaine des Réalisateurs)
Directeur: Mahdi Fleifel
Scénariste : Fyzal Boulifa, Mahdi Fleifel, Jason McColgan
Casting: Mahmood Bakri, Aram Sabbah, Angeliki Papoulia, Mohammad Alsurafa, Mouataz Alshaltouh
Agent de ventes: Salaud Morisset (international), Eurozoom (France)
Durée de fonctionnement : 1 h 43 min

Content Source: deadline.com

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