Les voix du nord avec cordes et piano, Le vent du nord
Ici, le titre dit tout : sur cet album, les gars du groupe Le vent du nord se contentent de chanter des airs enregistrés ces 20 dernières années, mais réarrangés pour piano et quatuor à cordes. L’arrimage entre musiques classique et traditionnelle se fait ici avec un naturel renversant et convaincant. Au piano, Philippe Prud’homme est juste même quand il flirte avec une approche plus moderne, les cordes sont poignantes et embrassent subtilement des siècles de musique occidentale. Magnifique.
Memento Mori, Depeche Mode
Propulsé par la chanson Ghosts Again, Memento Mori est le plus grand disque de Depeche Mode depuis Playing the Angel ou même Songs Of Faith & Devotion. Réduit à un duo, le groupe pionnier de la musique électronique signe un album sombre, hanté par la mort, mais aux arrangements fins et puissants, qui évoquent parfois le passé (Jean-Michel Jarre, Kraftwerk). Martin Gore, principal architecte musical de Depeche Mode, a trouvé une inspiration nouvelle sur ce disque qui lorgne le côté obscur du cœur et de l’existence, mais aux mélodies prenantes.
Électro
Memento Mori
Depeche Mode
Columbia / Sony
Seven Psalms, Paul Simon
Simon & Garfunkel m’a accompagné toute ma vie. Paul Simon, moins, même si je connais les jalons de sa carrière solo. Rien de tout ça ne prépare vraiment à la beauté de Seven Psalms, long poème folk où le vénérable songwriter américain contemple sa finalité et interroge les limites de sa foi. Il y a d’une part ces thèmes récurrents, mélodiquement riches, puis ce jeu touchant à la guitare et les arrangements somme toute économes. La grandeur du disque tient à son intimité et à sa franchise. La finale, en duo avec sa compagne Eddie Brickell, est belle à en pleurer.
Folk
Seven Psalms
Paul Simon
Owl Records / Sony
London Ko, Fatoumata Diawara
On ne doit pas prendre Fatoumata Diawara au pied de la note quand elle dit que sa musique, c’est du blues. London Ko, comme les autres disques de la chanteuse malienne, ne sonne ni comme s’il provenait du Mississippi ni comme s’il s’inscrivait à la suite du grand Ali Farka Touré. Elle parle d’abord d’un état d’esprit qui, ici, fait de la télépathie avec Damon Albarn (Blur, Gorillaz) pour créer un album bourré de collaborations (Yemi Alade, M, Brooklyn Youth Chorus, etc.) plein de groove, souvent joyeusement funk et plus pop que ce à quoi Fatoumata Diawara nous a habitués dans le passé. Son blues est en fait une couleur très chaude.
Pop africaine
London Ko
Fatoumata Diawara
Montuno Producciones / Wagram
Dans la seconde, Karkwa
Il n’y a pas si longtemps, au tournant du mois de décembre, Karkwa prouvait sur scène tout le bien qu’on pensait déjà de Dans la seconde, son premier album depuis des lustres. Son meilleur depuis… toujours. Totalement affranchi de ses influences passées, en parfaite maîtrise de son univers, avec une maestria qu’on a toujours sentie chez ces cinq musiciens, mais qui ne s’était jamais exprimée de manière aussi limpide, sans prise de tête, Karkwa crée un rock enraciné qui arrive à sonner neuf. En même temps, on perçoit que le groupe ne se sent justement plus obligé de faire du rock… Ce retour de Karkwa est censé ne pas durer. Or, si Dans la seconde est le point final à son histoire, c’en sera le point culminant.
Rock
Dans la seconde
Karkwa
Simone Records
Mes cinq autres chansons de 2023
White Horse, Chris Stapleton
Both Sides Now (Live at Newport 2022), Joni Mitchell
Shake It Off (Taylor’s Version), de Taylor Swift
Nitepuatautat, de Maten (avec Black Bear)
Dance the Night, Dua Lipa
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