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Entrevue | Pomme, au rythme des saisons

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Moins de 18 mois après Consolation, l’autrice-compositrice-interprète française Pomme lance déjà un nouvel album. Nous avons parlé par visioconférence avec la douée artiste de cette œuvre folk et orchestrale intitulée Saisons, qui est inspirée par le rythme immuable de la nature.




Vous êtes en pleine tournée, votre album est sorti il n’y a pas longtemps. Déjà de la nouvelle musique ?

Je me suis questionnée sur ma façon de créer. J’avais cette façon d’écrire mes chansons toute seule, et ensuite de m’accompagner de musiciens. Mais ça m’angoissait de recommencer ce même procédé, d’aller chercher dans les mêmes émotions, mon anxiété, mon enfance. C’est comme si j’avais fait le tour. J’étais au Québec lors de ma pause annuelle en mai, et chez vous, le printemps, c’est quelque chose de spécial, on n’a pas ça en France. J’ai fait une première chanson et ça m’a donné l’idée d’un album un peu plus conceptuel sur les saisons, un thème universel, en dehors de ma petite vie. Ça s’est avéré que j’ai été très inspirée. Tout l’album, on l’a fait en trois mois.

Pourquoi vous ne sortez que l’automne-hiver maintenant, et la partie printemps-été plus tard en 2024 ?

Je voulais que ça sorte au rythme des saisons. Que les gens puissent écouter les chansons qui correspondent aux saisons au moment où les saisons sont en train de naître. C’est l’idée qu’on n’a pas tout d’un coup, qu’il faut attendre trois mois pour avoir l’autre partie. Comme on attend que le printemps arrive et qu’il faut être patient.

Chaque saison a-t-elle une ambiance différente ?

Oui. Il y a quatre mouvements, et dans chacun il y a trois actes, ce qui forme une année complète. J’ai voulu recréer ce que représente chaque saison. Par exemple, l’hiver, la carte dans la première chanson s’adresse à une personne glaciale, froide.

Et l’automne est plus évanescent, plus brumeux…

Oui. C’est comme une façon de capturer ce que représente ce cycle naturel du temps.

Pour l’automne, vous avez travaillé avec Flavien Berger, que vous connaissiez déjà. Mais avec Aaron Dessner de The National pour l’hiver… Comment cela s’est-il passé ?

C’est lui qui m’a contactée, contre toute attente. C’était vraiment inopiné. Il a dit qu’il adorait ma musique, et que ça l’intéresserait qu’on en fasse ensemble. Ce n’était pas du tout dans mes plans, je n’aurais jamais pensé à le contacter, mais dans le contexte, je lui ai proposé et il a accepté.

Il y aura un film associé à l’album. Est-ce que ce sera comme un long clip ?

C’est un moyen métrage qui dure le même temps que l’album, donc 36 minutes. Je voulais un projet pluridisciplinaire pour explorer les saisons visuellement. J’ai fait ça main dans la main avec mon meilleur ami, Hugo Pillard, qui réalise pas mal de mes clips. Il y a du studio et des extérieurs, c’est à mi-chemin de quelque chose de narratif qui ressemble à un clip, et du documentaire. C’est hyper libérateur et inspirant d’atteindre un moment dans ma vie où j’ai l’impression de pouvoir tout faire.

Vous jouez même dans un film, La Vénus d’argent, qui vient de sortir en France et qui sera lancé au printemps au Québec.

Oui ! J’avais ce rêve depuis enfant. C’était incroyable comme première expérience, un premier rôle, c’était un saut dans le vide immense, et une preuve de confiance de la part de la réalisatrice Héléna Klotz. Ça m’a changée profondément dans mon rapport au lâcher-prise et à mon image. Ce tournage a été super enrichissant, et ç’a été salvateur d’être coupée du monde de la musique pendant six semaines. Ça m’a permis d’entrevoir que ma vie comme elle est, elle est géniale, mais que ce n’est pas la seule possibilité.

La dernière fois qu’on s’est parlé, à la sortie de Consolation, vous rêviez de tourner aux États-Unis, au Japon… et les deux vont se passer !

Il y a tellement de choses dans ma vie, ça va pas du tout ! On dirait que je suis ministre ! J’ai été sélectionnée pour une résidence de création au Japon l’an prochain, la Villa Kujoyama, qui est cogérée par le Japon et l’Institut français. Ça me permet de partir trois mois, sans savoir ce que je vais faire, alors que mon planning est millimétré depuis des années. J’ai l’impression depuis quelques mois de semer dans ma vie des graines de repos, pour me déposer. Entre-temps j’aurai une tournée de six ou sept dates aux États-Unis en juin, qui passera par le Québec si tout va bien.

Comme aux Francos ?

Comme… peut-être !

Vous avez joué deux soirs au Zénith de Paris récemment. Votre tournée en France continue-t-elle ?

Oui, c’est intense. Je fais de trois à cinq dates par semaine !

Vous devez être fière, non ?

Oui ! Cette interview, on dirait que c’est vraiment sur mes victoires et mes réussites. Je me dis : ah, je ne suis pas une grosse merde finalement !

Hum… Quel âge avez-vous déjà ?

27 ans.

Vous pouvez vous dire que ça va bien !

Oui, c’est cool, je suis contente. En musique, c’est difficile de se dire que les choses sont acquises, avec le COVID, la façon dont l’industrie est faite. Ce n’est pas évident de se satisfaire. Mais c’est important de le faire aussi, quoi.

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Qui est Pomme ?

  • Nom d’artiste de Claire Pommet, 27 ans. Artiste au talent précoce, elle lance un premier EP en 2016 et un premier album en 2017.
  • La sortie de son deuxième album, Les failles, en 2019, lui permet d’être sacrée Révélation de l’année aux Victoire en 2020 et Artiste féminine en 2021.
  • Grande amie du Québec, elle a en grande partie enregistré ici son troisième album, Consolation, sorti en août 2022.



Content Source: www.lapresse.ca

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