Festival d’été de Québec | Charley Crockett : la liberté d’un cowboy en mouvement

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En prévision de son passage au Festival d’été de Québec, Charley Crockett, ce que le country américain des dix dernières années a de mieux à offrir, nous ouvrait les portes de son autocar de tournée, le temps de philosopher sur les bénéfices de l’âge, l’importance du risque et la peur qu’inspire son pays.




Avec sa gueule de beau bandit et son accent à couper au couteau, Charley Crockett semble tout droit sorti d’un western spaghetti et incarne jusqu’au bout de son Stetson l’image d’Épinal du hors-la-loi qui ne doit rien à personne, sinon qu’aux serments qu’il s’est faits à lui-même.

À 40 ans, le Texan charrie depuis la parution de son premier album (Stole Jewel, 2015) la promesse d’un country lavé de tous ses inutiles artifices et ayant plutôt la grâce d’emprunter, comme chez les Willie Nelson et autres Waylon Jennings dont il est l’héritier, à la soul, au blues et au rock’n’roll.

Une réputation taillée dans l’authenticité de son passé, celui d’un de troubadour qui, dès l’âge de 17 ans, a sillonné l’Amérique et l’Europe avec son baluchon et sa musique, en faisant du pouce, en sautant dans des trains de marchandises et en s’égosillant dans la rue.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Charley Crockett

Mais en ce jeudi de mai, Charley Crockett est assis dans son autocar de tournée, stationné derrière le MTelus, où il s’apprêtait le soir venu à interpréter devant une salle en pâmoison les chansons de $10 Cowboy, son 13e album en moins de 10 ans.

Extrait de Gettin’ Tired Again

Avec une guitare sur les genoux, qu’il grattera tout au long de l’entrevue, et un joint à moitié consumé dans le cendrier, notre hôte devise sans se faire prier sur son ancienne vie de vagabond, qui lui manque parfois.

« C’est sûr que le quotidien est difficile quand il fait froid dehors et que tu ne sais pas où tu vas dormir. Cette partie-là, je ne m’en ennuie pas, confie-t-il. Ce qui me manque, c’est de pouvoir faire ce que je veux sans prévenir personne. »

Mais pour moi, ce qui se rapproche le plus de la liberté, c’est d’être constamment en mouvement, et c’est encore ça, ma vie.

Charley Crockett

« When it comes to bad luck/I got perfect timing », chante-t-il dans Hard Luck & Circumstances, une des nombreuses réflexions sur l’adversité que contient $10 Cowboy, un album qui paraissait en avril dernier pendant qu’ironiquement, son étoile avait rarement à ce point brillé.

Extrait de Ain’t Done Losing Yet

« Je sais que je peux avoir l’air de me plaindre, en disant que je suis abonné à la malchance, à un moment où mes affaires vont bien », glisse-t-il en évoquant aussi ses pièces Ain’t Done Losing Yet et Good at Losing.

« Mais là où je veux en venir, c’est que plusieurs personnes m’ont prévenu que les choix de vie que je faisais allaient me mener à ma perte, alors que la réalité, ces gens auraient simplement trop peur de prendre quelque risque que ce soit. En Amérique, on nous instille très tôt l’idée qu’il faut à tout prix devenir des gagnants, mais on ne nous dit jamais qu’il faut aussi apprendre à perdre. »



Content Source: www.lapresse.ca

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