CRITIQUE – Le chorégraphe tchèque était depuis trop longtemps absent des soirées à l’Opéra de Paris. Faute réparée avec trois œuvres qui entrent au répertoire.
La plupart des chorégraphies de Jiri Kylian sont «cosa mentale». Elles naissent de l’obscurité. Les apparitions qui se détachent de l’ombre suggèrent les questions, les désirs, les angoisses, cet infini d’inquiétudes ou de plaisirs qui échappe à l’emprise des mots. Comme si l’inconscient du chorégraphe se donnait à voir sur la scène et se déposait dans le nôtre. La pénombre du plateau fait le lien avec celle de la salle où baignent les spectateurs. La beauté est l’intercesseur de cet échange empathique. Une beauté qui prend les humeurs et les visages les plus variés, et dont la lumière et la musique étaient jalousement le mystère. Aucun chorégraphe ne règne avec une telle maestria sur ce royaume de l’indicible. Aucun chorégraphe n’apprivoise à ce point le pouvoir de fascination de la danse: les images et les combinaisons de corps dans l’espace, pensés par Jiri Kylian, sidèrent de perfection et d’étrangeté.
Le retour de ce maître au Palais Garnier a été trop longuement attendu. Au temps d’Hugues…
Content Source: www.lefigaro.fr