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Le Nuc plus ultra : une Britti à La Nouvelle Orléans et des Brits à Lagos

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Au menu cette semaine, le premier album de la chanteuse soul et une nouvelle réédition Paul McCartney avec ses Wings.

Britti – Hello I’m Britti

En marge de ses activités soutenues au sein du groupe The Black Keys, qui sortira un nouvel album en avril prochain, le chanteur et guitariste Dan Auerbach mène une belle carrière de producteur. Cet homme ne doit pas dormir beaucoup. Son label Easy Eye Sound a déjà sorti une vingtaine d’albums depuis 2017, notamment ceux de Yola, de Robert Finley ou encore de belles rééditions de Son House ou Tony Joe White. La nouvelle protégée de Dan Auerbach se nomme Britti. Née Brittany Guerin en Louisiane, berceau de la musique américaine, la jeune femme est dotée d’une voix soul phénoménale, doublée d’un tempérament hors pair.

Héritière des grandes chanteuses du genre – d’Aretha Franklin à Mavis Staples, en passant par Diana Ross – Britti a grandi dans un foyer où l’on écoutait autant du jazz, du blues que du zydeco. «Je chantais avant de parler, dans notre maison, dans les rayons de l’épicerie, dans la voiture», explique-t-elle aujourd’hui. Une véritable vocation qui l’a poussée à se lancer après avoir longtemps travaillé dans un magasin de musique. Il lui aura fallu traverser une rupture sentimentale de taille pour écrire et composer les chansons qui ornent ce premier album.

Passionnée, émouvante ou rageuse, Britti est une chanteuse hautement expressive, qui n’a pas froid aux yeux. On pense parfois à Betty Davis, dont on réédite actuellement les beaux disques. De la soul, bien sûr, riche en arrangements cuivrés mais aussi garnis d’ambiance country et psychédélique. «J’ai l’impression d’être entendue, vue et ressentie», explique-t-elle après des années de persévérance.

Wings – Band on the Run

Paul McCartney célèbre les 50 ans de son chef-d’œuvre Band on the Run avec quelques semaines de retard (l’album est sorti à la fin de l’année 1973). En solo depuis 1970, l’ancien Beatle n’a pas tardé à se lancer dans une nouvelle aventure collective, Wings, avec son épouse Linda et, ici, le chanteur et guitariste Denny Laine, ancien des Moody Blues. Ce line up idéal, qui ne durera pas, est aussi celui à qui l’on doit le meilleur album de Wings. Enregistré dans des conditions loin d’être idéales (le studio EMI de Lagos, Nigeria), Band on the Run est un véritable miracle. Le mélodiste imparable qu’est McCartney écrit alors quelques-unes de ses plus belles compositions, dans un savant équilibre entre morceaux rock (Jet, Let Me Roll It) et pièces plus délicates (Mammunia ou l’exceptionnelle Bluebird). Bloqué par Fela qui lui reproche d’être venu à Lagos afin de piller sa musique, McCartney livre un album bien dans sa manière, qui ne doit pas grand-chose au son de Lagos. L’album sera terminé dans les bien plus confortables studios Air de Londres, sous la houlette de l’ingénieur du son Geoff Emerick, habitué des séances des Beatles.

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Si Band on the Run a été réédité plusieurs fois depuis la fin du siècle dernier, ce nouveau coffret donne à entendre un mixage inédit de l’album. Finalisé fin 1973, il n’était jamais sorti, McCa ayant confié à la dernière minute des arrangements orchestraux à l’Américain Tony Visconti. C’est donc dans des versions dépouillées qu’apparaissent ici les titres du disque. Paul McCartney avait déjà proposé Let it be Naked il y a 20 ans. Voici maintenant les «underdubbed mixes» d’un de ses plus grands albums. Il lui faudra de longues années avant de retrouver ce niveau sur un album. Alors célébrons Band on the Run, avec ou sans orchestre.

Content Source: www.lefigaro.fr

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