Le metteur en scène Manuel Renga proposera au jeune public de découvrir Un élixir d’amour, une rencontre choc entre les univers de Charlie Chaplin et de Roald Dahl, au Théâtre des Champs-Élysées.
Dix-huit mille! C’est le nombre d’enfants qui découvrent chaque saison, émerveillés, l’un des grands standards du répertoire lyrique mis à leur portée par la grande aventure de l’opéra participatif. Ancré depuis près de dix ans dans les murs du Théâtre des Champs-Élysées, touchant aussi bien les familles que les élèves de classes REP et REP+ (plus de mille chaque saison), mais aussi les enfants en situation de handicap, notamment les malvoyants (pour lesquels le théâtre propose désormais une séance en «chansigne») ou les malentendants, ce phénomène conquiert de plus en plus de salles lyriques. Il a su trouver son public bien au-delà des espérances. Un succès qui, pour Michel Franck, directeur général du Théâtre des Champs-Élysées, s’explique par le fait que «l’opéra participatif est un phénomène aussi musical que sociétal. Dans un monde de communications, où l’on est de plus en plus isolé, il y a un besoin du public pour des spectacles brisant le quatrième mur», assure-t-il.
Mais l’opéra participatif ne s’arrête pas à la seule démarche pédagogique. Pensés pour rendre les standards du répertoire accessibles aux plus jeunes, ne dépassant guère une heure quinze, avec des paroles traduites en français et un orchestre allégé, ces spectacles obéissent à une mécanique bien huilée. Offrant au public, en amont des représentations, l’accès à un livret d’apprentissage des chants et à une séance de préparation. Si cette dernière séduit chaque année un nombre de parents (ou de grands-parents) et d’enfants toujours plus nombreux, elle s’est aussi avérée, au fil des saisons, un formidable révélateur de talents. Mettant chaque fois en avant le meilleur de la jeune génération des chanteurs lyriques.
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Révélations aux Victoires
Les dernières productions, consacrées à La Flûte enchantée en 2022-2023 et à La Cenerentola en 2021-2022, ne dérogeaient d’ailleurs pas à la règle, puisqu’elles permirent de faire découvrir deux noms qui brillaient aux dernières Victoires de la musique dans la catégorie des révélations, et semblent bien parties pour briller durablement au firmament de l’opéra: Juliette Mey et Lauranne Oliva.
Après Julie Depardieu l’an dernier, cette saison, c’est au metteur en scène Manuel Renga qu’échoit la tâche de faire voler ce quatrième mur en éclat. Avec un titre taillé sur mesure pour la fantaisie et le sens de l’émerveillement que l’ancien assistant du Piccolo Teatro de Milan met, depuis dix ans maintenant, au service du jeune public de l’opéra: Un élixir d’amour. Sa vision, qui aurait dû voir le jour pendant le Covid mais n’a pu faire l’objet que d’une captation pour le streaming ou l’édition de DVD, promet la rencontre choc entre deux univers qui parlent toujours aux enfants sans avoir pris une ride: celui de Chaplin et ses Temps modernes, et celui de Roald Dahl avec Charlie et la chocolaterie.
Côté révélations, c’est notamment à la direction qu’on guettera cette fois-ci l’éclosion d’un grand talent en puissance: celui du jeune Vaudois Marc Leroy-Calatayud. L’ancien assistant de l’Opéra de Bordeaux, aux manettes du récent retour réussi (en version de concert spatialisée) des Sept péchés capitaux de Weill au Théâtre des Champs-Élysées, sera ici au pupitre des Frivolités parisiennes.
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