Les cloches de carillon font leur entrée à l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM). La Presse a pu assister à l’arrivée des quatre premières cloches de cet instrument, qui ont traversé l’Atlantique pour permettre à l’OSM d’atteindre de nouveaux sommets. Découvrons leur histoire.
Le carillon et ses cloches
Comme les cloches d’église, celles du carillon sont en bronze. Chacune est de taille différente, selon la note sur laquelle elle est accordée, et a son propre maillet. « Il faut que le poids du maillet soit idéal pour faire résonner la cloche en fonction de son poids à elle », explique le directeur des opérations artistiques, Sébastien Almon.
L’OSM a commandé 10 cloches à la fonderie Royal Eijsbouts aux Pays-Bas, experte dans la fabrication de cloches d’église et d’orchestre. Les quatre premières ont fait leur chemin à Montréal en bateau au mois de juin et les six autres feront leur arrivée en novembre. Tout a été réalisé sur mesure : préparation des moules, accord des cloches et fonte de texte.
Un projet longuement chéri
« Je me sens comme à Noël », a dit le directeur musical, Rafael Payare, lors du dévoilement des cloches en juillet dernier.
« C’est un rêve de plusieurs décennies », ajoute Sébastien Almon, qui a été porteur du projet. Ce dernier a été guidé par la volonté de « jouer du répertoire avec des instruments de l’époque où le répertoire a été composé ».
Serge Desgagné, percussionniste solo de l’OSM depuis 1997, a réalisé la recherche pour trouver le bon instrument. Il fallait « développer une cloche qui sonne très bien, mais en ayant le moins de poids possible pour que la cloche soit plus transportable et pratique ».
Comment joue-t-on du carillon ?
Les cloches de carillon sont une nouveauté non seulement pour l’OSM, mais aussi pour le percussionniste Serge Desgagné. C’est « une découverte au niveau du jeu », dit-il.
Chaque cloche est accompagnée d’un maillet en acier et d’un autre en bronze. « La touche du maillet en acier est plus dure, plus directe, donc elle va donner un effet un peu plus strident. Le marteau en bronze va donner une sonorité plus enveloppée, » explique-t-il.
C’est à l’interprète de chercher l’interprétation idéale pour les besoins de l’orchestre. « Ma motivation pour chaque instrument, que ce soit le triangle ou ces merveilleuses cloches de carillon, c’est toujours de développer la touche pour donner une sensation, une impression, pour que le public sente quelque chose. »
Un nouveau son pour l’OSM
Les cloches du do grave et du sol moyen ont été commandées pour la Symphonie fantastique de Berlioz, qui sera jouée à la Maison symphonique mercredi et jeudi. Les cloches partiront ensuite en tournée européenne avec l’OSM en novembre.
Ce nouvel instrument a un son plus fort et plus envoûtant que le carillon tubulaire, qui était utilisé auparavant. « Ils jouent la même note, mais le son est complètement différent », estime Rafael Payare.
Selon Sébastien Almon, c’est l’image artistique de l’orchestre qui profite de l’introduction de ce carillon, le rapprochant d’autres grands orchestres qui possèdent ces cloches, comme ceux de Paris, de Berlin ou d’Amsterdam.
Pour Rafael Payare, la qualité de l’instrument reflète le niveau de l’orchestre. « On a maintenant notre stradivarius des cloches. »
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