RÉCIT – Deux livres de photos prises sur le vif réunissent le gratin du jazz des années 1950. Elles furent prises par une aristocrate anglaise qui avait tout compris à cette musique révolutionnaire. Mécène généreuse, hébergeant les musiciens dans le besoin, «Nica» a toujours ignoré le racisme ambiant.
Cet article est issu du «Figaro Magazine»
Pour les amateurs de jazz, cette femme est une légende. On les comprend. Née à Londres en 1913, Kathleen Annie Pannonica devait son drôle de prénom à son père, Charles Rothschild – lui-même fils du baron Nathan Rothschild -, chasseur de papillons qui avait découvert en Europe centrale une variété rare nommée Pannonie. Pannonica grandit dans la noblesse et l’opulence, rencontre un homme digne de son rang, le Français et baron Jules de Koenigswarter. Ils se marient et ont six enfants. Monsieur rejoint les Forces françaises libres durant la Seconde Guerre mondiale, elle-même devient conductrice dans la 1re division française libre. Voici pour la première partie de sa vie, rapidement remisée: Jules est un aristo rigide, elle rêve de bohème et de musique.
Après la guerre, le couple s’installe à New York. La séparation ne tarde pas. Pannonica n’est plus aussi riche qu’avant, mais elle a de quoi voir venir. Le jazz, en particulier le be-bop révolutionnaire…
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