(Toronto) Quatre catégories seront retirées des galas des prix Juno l’an prochain, dans le cadre d’une révision plus large de ces prix qui récompensent les artisans de l’industrie de la musique au Canada.
Dans une lettre obtenue par La Presse Canadienne, les organisateurs des galas ont informé les membres du comité de direction de l’Académie la semaine dernière de leur intention de suspendre les catégories album reggae, album pour enfants, album chrétien/gospel et album international de l’année.
L’Académie canadienne des arts et des sciences de l’enregistrement a déclaré que cette décision faisait partie d’un « ensemble plus large de mises à jour » qui n’ont pas encore été annoncées.
Depuis quelques années, les prix pour ces quatre catégories étaient décernés lors du « gala de l’industrie », hors des ondes, la veille de la diffusion du gala principal des prix Juno.
Des musiciens sonnent l’alarme
Les changements apportés à plusieurs catégories lors de la remise des prix Juno 2025 suscitent des inquiétudes chez les musiciens, qui craignent que la plus grande célébration musicale du Canada ne fasse marche arrière en matière d’inclusion.
Jason Wilson, nommé deux fois aux Juno et professeur adjoint de musique à l’Université de Guelph, estime que la décision d’éliminer la catégorie reggae des Juno de l’année prochaine ne peut que « sonner l’alarme du racisme ».
M. Wilson, qui a publié un livre sur l’histoire de la musique reggae canadienne, estime que ce genre est intrinsèquement lié au pays et qu’il a eu « un effet considérable sur la façon dont toute la musique était jouée au Canada ».
Selon lui, les organisateurs des Juno ont semblé ignorer ces faits lorsqu’ils ont décidé de mettre de côté la catégorie à la cérémonie de l’année prochaine.
Les organisateurs des Juno ont refusé de commenter les changements ou d’en discuter en disant qu’ils auraient « des informations supplémentaires à diffuser dans les deux prochaines semaines ».
Ce manque de reconnaissance a frustré les musiciens et les acteurs de l’industrie qui estiment que les organisateurs des Juno, à l’Académie canadienne des arts et des sciences de l’enregistrement, ont choisi de garder le silence sur des changements majeurs à quelques semaines de l’ouverture des candidatures pour les prix 2025.
Certains de ces artistes avaient prévu de soumettre leurs derniers albums dans des catégories dont ils savent à présent qu’elles n’existeront pas l’année de qualification de l’œuvre.
K-Anthony, lauréat de l’année dernière pour l’album chrétien/gospel, est l’un de ces artistes. La sortie de son nouvel album est prévue pour octobre, ce qui le rendrait admissible pour les Juno de l’année prochaine.
Selon lui, la suppression d’une catégorie spécifique des Juno réduit la diversité des genres que les prix célèbrent. « Je suis attristé », a ajouté le musicien.
« J’ai vu comment [ma victoire] a rehaussé mon profil. Je ne considérais pas cela comme acquis… Si vous supprimez cette catégorie, cela aura un effet sur l’espoir qu’ont les gens de s’efforcer et de travailler pour la grandeur. »
« La diversité est essentielle pour célébrer le large éventail de musiques créées dans l’espace canadien », a-t-il ajouté.
Le gala des Juno 2025 doit avoir lieu à Vancouver le 30 mars.
Content Source: www.lapresse.ca