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À Rome, Isabella Rossellini, Christy Turlington et Pucci

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Casting de stars, imprimés d’archives et spritz jusqu’au bout de la nuit… Pour son deuxième défilé à la tête de la maison florentine, Camille Miceli choisit Rome et campe une silhouette plus citadine, mais toujours dans l’esprit de la dolce vita.

«J’avais envie que l’on arrête de penser Pucci uniquement lorsqu’on est à la plage, lâche Camille Miceli avec sa bonne humeur et sa gouaille habituelles. Je veux ramener Pucci dans une ville, dans un quotidien de femme ! C’est un nouveau défi pour nous. » Ni une ni deux, après Saint-Moritz, Capri et Florence, la Française met le cap sur la Ville éternelle pour une nouvelle étape de son Grand Tour version jet-set. « Un choix aussi très personnel, car Rome était la ville de mon père et un endroit où je viens depuis longtemps me ressourcer quand Paris est trop éprouvante pour moi… »

Il y a un peu plus de deux ans, Camille Miceli, proche d’Azzedine Alaïa, qui a débuté sa carrière dans la communication chez Chanel avant de travailler aux accessoires avec Marc Jacobs pour Louis Vuitton puis de rejoindre Dior, était nommée à la tête de la maison Pucci. Une belle endormie fondée par le marquis Emilio Pucci de Barsento, descendant d’une lignée de la noblesse florentine qui a vécu mille vies : skieur professionnel, pilote de bombardier, illustrateur… Ce qui le mènera à fonder en 1948 à Capri sa marque dont les jerseys imprimés colorés aux accents psychédéliques séduisent rapidement une clientèle cosmopolite et fortunée, de Marilyn Monroe à Mireille Darc, en passant par tout ce que la petite île au large de Naples compte d’aristocrates élégantes en goguette.

C’est ce bel héritage que veut faire perdurer le groupe LVMH, propriétaire de la marque depuis 2000, avec l’aide de Camille Miceli. Celle-ci a donc trouvé la formule idoine pour dévoiler ses collections et donner un coup de jeune à l’esprit dolce vita du fondateur : un défilé, dans une destination qui fait rêver, en « see now buy now » (ce vestiaire est donc dès à présent en boutique) et une faune d’happy few, proches de la créatrice, acteurs italiens et rappeurs américains, qui se déhanchent dès le show fini jusqu’au bout de la nuit.

Christy Turlington défile à Rome pour Pucci
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Mariacarla Boscono pour Pucci
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À deux pas de Piazza Navona, au sein du Palais Altemps, construit en 1480 et qui accueille désormais une collection exceptionnelle de statues antiques, les invités prennent place sur des sièges recouverts de motifs Vivara, créés par Emilio Pucci en 1965 en clin d’œil à une île du golfe de Naples. « C’est un imprimé classique de la maison lancé à l’époque à Acapulco et qui a même donné son nom à un parfum, raconte Camille Miceli. Jusqu’ici, je ne voulais pas y toucher, préférant me concentrer sur la période seventies psychédélique de l’histoire de Pucci. Puis je suis tombée sur un Vogue Italia de 1990, avec, en couverture, Isabella Rossellini photographiée par Steven Meisel, habillée de ce motif par mon amie la styliste Carlyne Cerf de Dudzeele. Je me suis dit que c’était le moment parfait pour m’approprier Vivara ! » Et la Française de le décliner sur les neuf derniers looks, longs peignoirs et robes décolletées en éponge, avec, pour finir en apothéose, forcément, Isabella Rossellini elle-même, en caftan imprimé, sous les applaudissements chaleureux du public.

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Une facette classique mais convaincante

Porté par un casting de stars (Christy Turlington, Eva Herzigova, Mariacarla Boscono et même un carlin du nom d’Ursula), le reste du vestiaire confronte l’ADN jet-set de la maison à la réalité plus citadine de la femme Pucci. Cet été, elle porte ainsi, à la ville, de simples blazers d’homme noirs (avec une pochette imprimée, quand même), des crop tops beiges à franges, des jupes longues en denim, et pour le soir, des costumes à sequins, rehaussés de touches discrètes de motifs d’archives et autres accessoires photogéniques à souhait – mini-sacs (une nouveauté pour la maison), bottines à yeux de poisson, chokers, brassières de sport à logo… Une facette sophistiquée, plus classique et convaincante, de cette fille qu’on imaginait constamment en vacances.

Reste que l’histoire de la maison et ses racines estivales sont imprimées (sans mauvais jeu de mots) dans l’imaginaire collectif. Il n’est pas aisé pour Miceli de transporter la marque vers de nouveaux horizons et une clientèle différente, qui n’a pas la chance de passer ses vacances sur un yacht. En attendant, dans le petit théâtre caché en sous-sol du Palais Altemps, mannequins, influenceurs et journalistes dansent sur des tubes discos, un spritz à la main.

Isabella Rossellini et Camille Miceli au finale du défilé Pucci
Pucci

Content Source: www.lefigaro.fr

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