Les pots-pourris, savons et parfums de Santa Maria Novella ont désormais leur propre adresse rue Saint-Honoré dont l’atmosphère nous plonge dans l’Italie de la Renaissance.
Sol en mosaïques de marbre et bibliothèques Empire au bois soigneusement ciré en guise de linéaire, c’est une parfumerie pas tout à fait comme les autres qui vient d’ouvrir au 318, rue Saint -Honoré dans le 1er arrondissement de Paris. À mi-chemin entre le cabinet de curiosités et le comptoir d’apothicaire. Y flotte dans l’air une agréable odeur de pot-pourri, cet emblématique mélange d’herbes, de baies, de résines et de fleurs récoltées sur les collines de Toscane qui ont fait la renommée de Santa Maria Novella au même titre que la cinquantaine d’Acqua di Colonia et leurs senteurs simples de Melograno, de foin fraîchement coupé ou de lavande. Sans oublier les pains de savon – celui au soufre pour les peaux à imperfection fait des miracles, mais aussi la fameuse eau de rose dont la recette remonte à 1381 (depuis, déclinée en gamme de soins pour le visage).
En effet, nul besoin, ici, de storytelling appuyé, encore moins d’héritage réinventé. La plupart des recettes datent de l’époque médiévale, lorsque des frères dominicains obtiennent, en 1221, la concession de Santa Maria inter vineas, une petite église hors des murs de Florence avec son carré des simples où ils fabriquent onguents, lotions, pommades et autres décoctions à base d’herbes médicinales. Au Quattrocento, sous l’égide de la famille Médicis, grande cliente du couvent, apparaîtront les premières eaux parfumées, avec en 1533, l’Acqua della Regina (Eau de la reine), un condensé d’agrumes créé en l’honneur du mariage de Catherine de Médicis et d’Henri II de Valois, aujourd’hui encore l’une des meilleures ventes.
Les premières fioles de 1612 exposées
C’est bien la force de Santa Maria Novella que de nous plonger avec délice dans cette Italie de la Renaissance et ses parfums toscans. La boutique-musée de l’Officina Profumo-Farmaceutica di Santa Maria Novella, passage obligé de nombreux touristes à Florence, accueille chaque année plus d’un demi-million de visiteurs fascinés par son atmosphère si particulière. « Notre comptoir du Bon Marché connaît déjà un beau succès et la demande française ne cesse d’augmenter, notre première boutique en propre se devait donc de recréer une ambiance qui fasse écho à ce patrimoine historique, note Gian Luca Perris, PDG et maître parfumeur de Santa Maria Novella. C’est pourquoi nous avons choisi d’exposer les premières fioles de 1612, date de l’ouverture officielle de la pharmacie à Florence et que l’on trouve aussi un assortiment de nos liqueurs médicinales aux compositions pratiquement inchangées. Toutes ces formules sont le témoignage brillant et éternel du savoir ancien et patient des frères, selon lequel la beauté et le soin résident dans la nature. »
L’occasion aussi de découvrir l’une de ces huit senteurs historiques tout juste déclinées en bougies (75 € les 250 grammes). Avec leur emballage artisanal inspiré de l’architecture du magasin de la Via della Scala, leur étiquette rétro à la typographie dorée, et leur cire couleur terracotta, voilà un cadeau tout trouvé pour imprégner les fêtes de fin d’année d’un délicieux parfum d’Italie.
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