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Gaston-Louis Vuitton inspire une ligne de bijoux de garçons

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Bien que le malletier s’adonne à la joaillerie depuis 2008, et que beaucoup de ses collections précieuses soient déjà adoptées par la gent masculine, la ligne Les Gastons est la première qui leur est dédiée.

« Il avait une personnalité lumineuse », retient Francesca Amfitheatrof, directrice artistique de la joaillerie de Louis Vuitton, à propos de Gaston-Louis Vuitton (1883-1970) petit-fils du fondateur de la marque qui donne son prénom à la nouvelle collection de bijoux masculins baptisée Les Gastons. « Il est moins connu que son père Georges qui inventa la toile monogramme et que son grand-père Louis qui arriva à Paris de son Jura natal à l’âge de 15 ans sans un sou, poursuit-elle. Lui, contrairement à ses aïeux, naît dans une famille qui connaît déjà le succès. Mais il a un tempérament à part, curieux, gai. C’est un esthète, un grand érudit, bibliophile et collectionneur d’objets d’art, doté de beaucoup d’humour. »

« Je suis quasiment né dans une malle »

Gaston-Louis Vuitton

Le tableau ne serait pas complet sans évoquer aussi son coup de crayon remarquable, comme en témoignent les dessins, croquis et illustrations entreposés dans les archives au sein de la manufacture historique de la maison à Asnières. Là où Gaston-Louis Vuitton a d’ailleurs passé presque toute sa vie. « Je suis quasiment né dans une malle», aimait-il à plaisanter. Contraint d’arrêter l’école à 14 ans à cause d’une santé fragile, il entre comme apprenti dans les ateliers d’Asnières auprès de son père. Ne pas intégrer l’entreprise familiale n’est alors pas une option. Mais lui se passionne également pour la photo graphie, la lecture, le jardinage. Il aime créer des décors pour les vitrines des boutiques, faire collaborer des artistes au catalogue, élargir l’offre d’objets en introduisant notamment des jouets pour enfants. Au tout début du XXe siècle, de simple malletier, la maison devient alors grâce à lui « fabricant de malles, maroquinerie, orfèvrerie et articles de voyages ».

Le coup de crayon de Gaston-Louis Vuitton a inspiré le pendentif Designer, fonctionnel, en titane bleu cobalt et or (6000€).
Louis Vuitton

La ligne de joaillerie Les Gastons, qui sort cette semaine, s’inspire de cet esprit ludique et joyeux. L’hommage le plus direct est un crayon à dessin (fonctionnel) monté en pendentif. Il y a aussi la bague Puzzle, un anneau en or et titane gravé des initiales LV et des fleurs du monogramme, et composé de trois parties qui tournent sur elles-mêmes tel un Rubik’s Cube. L’étiquette de bagages se mue en pendentif en or ou en titane découpé au laser et affichant le logo de Vuitton en vertical comme des hiéroglyphes, ce qui aurait sûrement séduit Gaston-Louis, amateur de voyages et d’art oriental. Cette collection d’une petite vingtaine de modèles (vendus à partir de 1 900€ pour une puce d’oreilles) décline aussi évidemment le motif de la malle, qui se balance sur un fin collier ou ponctue une gourmette puissante en or blanc. « La plus petite jamais fabriquée », s’amuse Francesca Amfitheatrof, qui a déjà joué avec cette forme chère à Vuitton par le passé dans des collections de haute joaillerie, et y a rangé cette fois un petit brillant.

Un homme sensible qui aime l’air du temps

Si Les Gastons s’adressent avant tout aux hommes, ces bijoux s’avèrent tous très mixtes, comme beaucoup d’accessoires ou pièces de mode de la marque. « Je trouve personnellement que c’est un peu dépassé de voir les choses à travers le prisme du genre, défend Francesca Amfitheatrof. Hommes et femmes ne sont pas du tout opposés, à deux bouts d’un spectre. Cette collection de bijoux, simples, avec du caractère, est surtout destinée à donner davantage envie aux garçons de porter de l’or et des diamants. Comme une porte d’entrée vers la joaillerie. Rappelons-nous que pendant longtemps, bagues et colliers étaient avant tout des attributs masculins. Je constate aujourd’hui que cela revient beaucoup aux États-Unis, comme en Asie. Je suis convaincue que les hommes vont de plus en plus porter de bijoux à l’avenir. »

Cette collection décline les motifs chers à la maison, comme le monogramme traité façon hiéroglyphes sur ce pendentif ou le motif de la malle qui ponctue un ras-de-cou.
Louis Vuitton

C’est en tout cas l’objectif de cette nouvelle ligne, alors que plusieurs autres collections de joaillerie de la marque, comme LV Volt ou Empreinte, ont déjà fait de nombreux adeptes masculins sans qu’ils en soient la cible. « La personnalité de Gaston-Louis Vuitton et l’esprit de cette collection de joaillerie sont en phase avec l’image de l’homme moderne tel que nous le concevons chez Louis Vuitton aujourd’hui, conclut la directrice artistique. Quelqu’un de sensible, qui aime l’art, l’air du temps, qui écoute ses émotions… » Et qui aime les bijoux.

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Content Source: www.lefigaro.fr

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