Jeudi à Hong Kong, la pop star américaine a fait défiler une collection pour l’automne 2024 aussi portable que riche d’idées. Un look nous a intrigués : un complet à l’imprimé inspiré des chemises Aloha.
Présenter à Hong Kong un vestiaire inspiré d’Hawaï, signé par un créateur américain à la tête d’une marque parisienne… Tout un programme ! Et pourtant, ce melting-pot a donné lieu, jeudi soir, à un défilé prefall bien troussé sur l’Avenue des Stars, dédiée aux grands noms du cinéma hongkongais. Traditionnellement, les précollections (vendues avant les collections qui défilent, restant donc le plus longtemps en boutique) sont les plus « commerciales ». Rares sont donc les griffes qui en font un événement médiatique. Mais les temps changent, et comme Dior en Égypte aux pieds des pyramides, l’an passé, il est désormais de bon ton d’organiser un événement spectaculaire, hors du calendrier des Fashion Weeks, de préférence dans un endroit exotique et, si possible, un marché porteur pour la marque. Précisément ce qu’est Hong Kong pour Louis Vuitton.
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Après avoir fait entrer le malletier dans une dimension encore plus pop avec son premier défilé sur le Pont-Neuf à Paris, en juin dernier, Pharrell Williams a donc dévoilé ce jeudi sa deuxième mouture à l’esprit nautique calibrée pour les magasins du malletier autour du monde. Une profusion de bombers, sacs, survêtements à logos… et un look qui résume à merveille l’esprit de ce show : un costume imprimé Monogram et chemise hawaïenne portés par un surfeur quinquagénaire aux cheveux longs, sandales en cuir aux pieds, et mini-sac Keepall glissé sous le bras. Décryptage en quatre points.
Le costume au tombé parfait
Dès le premier look, Pharrell donne le ton : n’en déplaise à ceux qui attendaient une énième version streetwear du malletier, cette précollection fait la part belle au costume. En l’occurrence un complet croisé, à la jambe légèrement large et longue, impeccablement taillé. Et décliné dans une vaste palette de couleurs : du blanc à motif LV, du noir, des rayures, une sorte de bleu comme délavé évoquant le denim, ou encore un vert olive très pâle. En effet, après des années d’alanguissement et de décontraction du vestiaire masculin, les classiques n’ont jamais été aussi en vogue. Ce qui n’a pas échappé à Williams.
L’imprimé hawaïen
Les débats autour de son origine sont nombreux, mais on dit que la chemise hawaïenne, dans sa forme actuelle, aurait été inventée par un tailleur local il y a une centaine d’années. Depuis, elle est devenue, notamment aux États-Unis, un symbole des vacances et de la détente, teinté de références contre-culturelles, portée autant par Elvis Presley qu’Al Pacino, dans Scarface, et Johnny Depp dans Las Vegas Parano. Évidemment, elle est aussi fréquemment détournée par la mode, notamment masculine. Pour sa collection printemps-été 2018, Kim Jones, alors en charge de l’homme de Louis Vuitton, avait déjà joué avec cet archétype, transformé sur des liquettes de baseball et des chemisettes classiques. Cette fois-ci, Pharrell Williams propose plusieurs versions de ce qu’on pourrait nommer un « Aloha suit », en rose, bleu, et même une version stylisée mélangeant les palmiers et le monogramme le plus fameux du monde. Mais aussi des chemises, des blousons…
Les sandales
Pharrell aurait-il envie de vacances ? Outre ces imprimés et ces shorts à l’esprit estival, on trouve aux pieds des modèles claquettes et autres sandales de pêcheur (ça tombe bien, elles sont plus en vogue que jamais). Mais aussi une version en cuir nommée LV Venice. Serait-ce un hommage à Venice Beach, haut lieu du surf et du skate (les Z-Boys en étaient originaires) en Californie ? Ou bien à la Sérénissime, à quelques encablures de laquelle se trouve Fiesso d’Artico, où sont fabriquées les chaussures Vuitton ? Reste que cette nouvelle claquette, tout comme les sandales et les mocassins (mais aussi les nouvelles versions des sneakers best-sellers LV Trainer, et la nouvelle slip-on en denim), risquent fort d’être un succès commercial.
Le sac sous le bras
Qui dit Louis Vuitton, dit forcément sacs. Comme pour son premier défilé en juin sur le Pont-Neuf, ils sont au centre de cette collection signée Pharrell, fraîchement auréolé d’un véritable carton commercial avec son génial Speedy décliné en jaune, vert, bleu ou rouge, et aperçu au bras de toutes les célébrités du moment. Cette fois-ci, on trouve donc des grandes versions du modèle féminin Alma, des paniers tressés à la main, des sortes de trousses de toilette portées à la main (les footballeurs vont adorer), des sacs à dos en matière technique… Et, donc, plusieurs déclinaisons du Keepall, le mythique modèle lancé en 1930 par la maison, et devenu l’un des plus fameux sacs de voyage de luxe au monde… En version imprimé hawaïen (encore une fois), mini et porté en bandoulière ou, comme sous le bras du surfeur aux cheveux longs, en version damier, un crabe accroché comme un « charm », nouveau clin d’œil à l’univers marin.
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