Alors que le gala des prix Gémeaux s’attire chaque année des foudres de toutes parts, l’animateur Pierre-Yves Lord compte adopter plutôt un ton rassembleur lors de la cérémonie ce dimanche, ce qui ne l’empêchera pas de faire part de certains aspects qui le dérangent dans l’horizon télévisuel québécois.
« La manette, elle ne ressemble plus à la manette que j’avais dans le temps. Sur les nouvelles télévisions connectées, y’a trois pitons : le volume, Netflix et Prime. J’ai rien contre ça, mais moi mes enfants, quand ils tiennent cette manette là, qu’est-ce qu’ils font ? », a-t-il illustré en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne.
« Si je veux écouter Lakay Nou, si je veux écouter Les Chefs, si je veux écouter la game de hockey, je fais quoi ? […] J’ai l’impression que des fois, je dois faire un effort comme téléspectateur pour trouver du contenu. »
Est-ce les propos de Lord qui susciteront cette année la controverse ? « Non, non. Mais il faut être conscient du monde dans lequel on vit. »
Il souligne que ce gala reste une fête, où il faut célébrer ce qui s’est fait dans la télévision d’ici.
Pierre-Yves Lord anime le gala pour une deuxième année, après avoir pris le relais de Véronique Cloutier. Mais de nouvelles querelles ont surgi dans la dernière année : des maisons de production boudent le gala, ce qui signifie que la très populaire émission STAT sera majoritairement absente des catégories.
Les amateurs de la série pourront toutefois voter pour elle dans le cadre du « Prix Gémeaux du public Fonds Cogeco ». L’émission se mesurera à neuf autres séries populaires.
Pierre-Yves Lord dit vouloir offrir une soirée des plus rassembleuses, malgré ces absences remarquées.
Ça demeure la fête de la télé. Il y a des gens qui vont gagner des prix, qui vont vivre des belles émotions sur scène et moi je leur déroule le tapis rouge.
Pierre-Yves Lord
« Voilà une opportunité où tous les postes passent au même poste. […] Rares sont les émissions qui font l’éloge de toutes les émissions, toutes chaînes confondues. »
Interrogé à savoir si lui-même a eu des coups de cœur télévisuels cette année, Lord préfère les garder pour lui, pour ne pas donner l’impression que le choix des gagnants a été influencé par lui.
« J’écoute de tout. J’ai essayé de jeter un coup d’œil à tout ce qui a été souligné, tout ce qui a été nommé », a-t-il souligné.
Après cette année à dévorer des œuvres télévisuelles et cinématographiques québécoises, il croit d’ailleurs qu’elles devraient être davantage partagées dans les écoles pour que les jeunes n’aient pas à « deviner » la culture québécoise.
Et c’est aussi pourquoi il veut passer le message de rendre la télévision d’ici plus accessible, avec les outils modernes.
« Il faut leur mettre entre les mains, il ne faut pas les blâmer de pas savoir qui est Micheline Lanctôt. […] faut qu’elle soit accessible au bout des doigts.
« Si on reste dans nos petits écosystèmes […] quand quelque chose est trop tough à trouver, t’abandonnes et tout le monde y perd. »
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