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Le docu de la semaine : Beautés rebelles | Beautés décomplexées

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Carla Beauvais part à la découverte de concours de beauté inusités, du Japon au Brésil, en passant par le Zimbabwe, dans une nouvelle télésérie documentaire présentée à partir du vendredi 10 janvier, sur les ondes de TV5.


Cela s’intitule Beautés rebelles, mais oubliez ici vos critères de beauté habituels. Oubliez vos critères tout court. Au menu : trisomie 21, albinisme, personnes âgées, femmes trans, en surpoids, incarcérées, etc. En fait, et c’est évident dès les toutes premières minutes de visionnement (et nous avons visionné les deux premiers épisodes), il sera moins question de beauté que de prise de pouvoir, de déstigmatisation, bref, de rébellion, dans cette série de dix épisodes, produite par Casadel et réalisée par Alexis B. Martin. Comment donc ? Par le truchement de rencontres et d’échanges, menés très humainement par l’animatrice, qui en est ici à sa toute première expérience en matière d’animation, faut-il signaler.

« Le concours de beauté, c’est un prétexte », confirme d’emblée Carla Beauvais, qu’on connaît surtout à titre d’entrepreneure sociale et de cofondatrice de la Fondation Dynastie, qui n’est étrangement jamais formellement présentée dans la série. Nous l’avons rencontrée fin décembre pour parler du projet, qui s’est tout de même étiré sur deux ans, et on comprend très vite pourquoi, à voir le défilé des pays visités.

« On m’a approchée pendant la pandémie et j’ai d’abord cru que c’était une blague ! », dit-elle en riant. Ça ne l’empêche pas d’avoir été très vite conquise. « Les concours de beauté différents, je ne pouvais pas passer à côté de ça ! »

Aller à la rencontre de l’autre, parler d’enjeux sociaux, ça fait partie de mon ADN !

Carla Beauvais, animatrice et cofondatrice de la Fondation Dynastie

C’est que l’animatrice arrive à un âge où, justement, le sujet lui parle particulièrement. « J’ai 46 ans, je vois mon corps changer, et je me pose beaucoup de questions par rapport à la vieillesse et l’acceptation. Peut-être que c’est une façon pour moi de faire la paix avec toutes ces transformations. C’est correct d’être différent ! »

Elle ne le cache pas : ce tournage l’a littéralement « transformée ». Place, plus que jamais, à l’écoute, à la nuance et à l’accueil de la différence. « Je suis beaucoup plus dans l’écoute et l’échange pour comprendre certaines réalités. Et dans l’univers social où l’on vit actuellement, où tout est polarisé, cela fait du bien d’écouter et de comprendre ce que les gens vivent », fait-elle valoir.

Les concours autrement

C’est d’ailleurs ce qu’elle fait dans chaque épisode, où on la suit littéralement au bout du monde, partir à la rencontre de familles, de bénévoles et d’organisateurs de concours choisis. Leurs longs échanges, bien que fort maladroitement doublés – et c’est là un rare quoiqu’omniprésent bémol à cette série par ailleurs très pertinente, à notre humble avis –, sont drôlement parlants. Il faut entendre les mères japonaises, dans le premier épisode, parler de la stigmatisation entourant la situation de leur enfant, né avec la trisomie 21, notamment. Ou encore les participants nés avec l’albinisme (deuxième épisode) révéler l’intimidation et la stigmatisation subies toute leur vie.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Carla Beauvais, animatrice

Ce qui m’a le plus touchée, ce sont les rencontres, la rapidité avec laquelle les gens se sont confiés à moi.

Carla Beauvais, animatrice

Résultat : partout, que ce soit auprès de femmes trans en Thaïlande, de danseuses burlesques à Las Vegas ou de femmes plus âgées à l’île de La Réunion : « Le fait d’avoir une personne en face de soi fait tomber les barrières, se félicite-t-elle. Et c’est comme ça dans tous les épisodes. »

PHOTO FOURNIE PAR TV5

Le concours Special Beauty Japan, pour enfants en situation de handicap, au Japon

À propos de ces femmes de La Réunion, justement : « Elles étaient décomplexées, bien dans leur corps, bien dans leur sexualité. Ça a été complètement transformateur. On allait au-delà du physique pour parler de retraite, mais aussi de mort, fait valoir Carla Beauvais. Les concours sont toujours un prétexte pour aller au fond des choses. »

Certes. Alors pourquoi aborder cette question profonde de la différence par le biais des concours de beauté, teintés d’une certaine superficialité ? La question se pose. « Parce que les concours sont une plateforme où les gens peuvent exprimer une facette d’eux-mêmes. Je pense que cette plateforme empower les gens, nous répond l’animatrice. Si tu as vécu toute ta vie avec l’albinisme, ta confiance en toi a peut-être été éprouvée. Être capable d’avoir confiance, affronter le regard des autres, te sentir beau, je pense que c’est réparateur, et ça peut peut-être colmater certaines blessures. » Il suffit de voir les sourires étampés sur les visages des participants (et de leurs parents) qui défilent fièrement, à la fin de chaque épisode, pour en avoir une petite idée.

La série sera diffusée sur TV5 les vendredis à 20 h, dès le 10 janvier. Elle sera également offerte sur TV5Unis.



Consultez la page de l’émission



Content Source: www.lapresse.ca

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