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Critique de Julie | L’amie disparue

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C’était le 15 novembre 1999. Un lundi soir frisquet et monotone, comme tant d’autres sur la couronne nord. Julie Surprenant, 16 ans, débarque à un arrêt d’autobus, près de chez elle, à Terrebonne… Le lendemain, on apprend la nouvelle de sa disparition. Malgré plusieurs enquêtes policières et un important battage médiatique, l’affaire demeure irrésolue.



Si le Québec en entier se souvient du fait divers, certains ont vécu cette disparition comme un profond traumatisme, dont les séquelles sont toujours là. C’est le cas de Sarianne Cormier, amie de Julie Surprenant dans les années 1990.

Dans Julie, Sarianne Cormier témoigne des suites de cet évènement tragique. Sa pièce rend hommage à son amie disparue, mais surtout aux proches de la victime. La production du Théâtre La Manufacture à l’affiche de La Licorne est, dans ses mots, « une lettre d’amour à ceux qui restent ». Julie revient sur les répercussions de cette mystérieuse disparition sur un groupe d’adolescents, qu’on suit du lendemain de la nuit du 15 novembre jusqu’au bal de fin d’études. Celui de la promotion 2000 de l’école secondaire Armand-Corbeil, qui n’avait vraiment pas le cœur à célébrer.

En voyant la pièce, on comprend pourquoi, un quart de siècle plus tard, les proches de Julie Surprenant traînent toujours ce trauma vécu à l’adolescence ; car ils n’étaient pas « outillés pour vivre ça », malgré l’aide des autorités et des adultes autour d’eux.

PHOTO SUZANNE O’NEIL, FOURNIE PAR LA MANUFACTURE

Julie se veut une lettre d’amour à ceux qui restent.

Manque de recul

La dramaturge signe également la mise en scène du spectacle. Ce qui explique (peut-être) un manque de recul et quelques maladresses dans la production. La mise en scène aurait pu être resserrée, car il y a plusieurs flottements durant la représentation. De plus, on fait apparaître plusieurs fois le fantôme de Julie (joué par un interprète couvert d’un drap blanc, avec deux trous pour les yeux et un chapeau melon sur la tête !). Ce qui n’est pas l’idée du siècle : le fantôme de Julie plane déjà dans la pièce qui porte son nom.

Parmi la jeune et solide distribution, mentionnons Lyna Khellef, pétulante et désopilante dans le rôle de l’amie qui a constamment besoin d’attention. Jules Ronfard, touchant dans la peau de Marco, celui qui, dans sa voiture, a vu Julie pour la dernière fois. Et qui se sent coupable de ne pas l’avoir saluée. Clémence Dufresne-Deslières joue Andrée, la sœur de Julie. L’actrice contient sa peine tout au long du récit, mais va éclater à la fin, durant l’après-bal très arrosé. Avec ses amis, elle écoute la chanson Tu m’manques de La Chicane. Une scène magnifique qui nous a aussi mis les yeux pleins d’eau.

PHOTO SUZANNE O’NEILL, FOURNIE PAR LA MANUFACTURE

Madani Tall, Lyna Khellef et Valérie Tellos dans Julie, présentée à La Licorne à Montréal

À La Licorne, jusqu’au 16 novembre. À noter, la pièce prendra aussi l’affiche au Théâtre Alphonse-Desjardins de Repentigny, du 27 au 30 novembre.



Consultez le site de la pièce

Julie

Julie

Texte et mise en scène par Sarianne Cormier.

Avec Pénélope Ducharme, Lyna Khellef, Jules Ronfard, Madani Tall, Valérie Tellos, Xavier Bergeron et Clémence Dufresne-Deslières., À La Licorne, jusqu’au 16 novembre et au Théâtre Alphonse-Desjardins de Repentigny, du 27 au 30 novembre.

6,5/10



Content Source: www.lapresse.ca

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