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Critique de Le prénom | Une comédie de haut calibre !

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Si certains croient que de nos jours, on ne peut plus rien dire… on leur conseille d’aller voir Le prénom, un spectacle dirigé par Serge Denoncourt. Car la parole s’y libère sans tabous ni filtre. En deux heures, les personnages disent tout haut ce qu’ils pensent tout bas. En maniant comme une épée les mots dévastateurs et les répliques assassines.


Le prénom repose sur une simple anecdote et beaucoup de mauvaise foi.

Au milieu d’un souper chez sa sœur et son beau-frère (deux professeurs et jeunes parents qui vivent à Outremont), Vincent, un courtier immobilier parvenu, annonce à ses proches que sa conjointe est enceinte d’un garçon. Avec fierté, il leur demande ensuite de deviner le prénom choisi pour son futur fils. En vain.

À la stupéfaction générale, le jeune père leur dévoilera ce prénom inusité de nos jours, pour des raisons politiques et historiques… Dès lors, la soirée se transforme en nuit des longs couteaux. Le choix de Vincent et de sa blonde (Mikhaïl Ahooja et Noémie O’Farrell, rayonnants !) servira de prétexte pour régler ses comptes et vider ce qu’on a sur le cœur… depuis des décennies ! L’avarice de l’un, l’ingratitude de l’autre, les mensonges et les secrets de famille, etc.

Vendu dans 45 pays

Le prénom est la première pièce du duo d’auteurs, réalisateurs et scénaristes français Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière (Les Trois Mousquetaires, Le comte de Monte-Cristo). Créée à Paris en 2010, la pièce connaît un vif succès depuis, et ses droits ont été vendus dans 45 pays. En 2012, le texte a aussi fait l’objet d’un film, réalisé par les deux auteurs.

Sur les traces de Francis Veber

PHOTO CATRINE DAOUST, FOURNIE PAR LA PRODUCTION LES AGENTS DOUBLES

François-Xavier Dufour, Noémie O’Farrell, Benoit Drouin-Germain et Mikhaïl Ahooja dans une scène du Prénom

Sur les traces de grosses pointures comme Francis Veber et Yasmina Reza, les créateurs du Prénom sont reconnus pour leurs dialogues et leurs répliques qui font mouche. À une première partie comique succède une seconde, plus dramatique, qui vire carrément en guerre mondiale.

Outre la chimie entre les cinq interprètes, la réussite du spectacle tient à ses monologues faits sur mesure pour briller. Mentionnons le jouissif monologue final d’Élisabeth (merveilleuse Karine Gonthier-Hyndman !) et la surprenante confession de Claude, le joueur de trombone que ses amis surnomment « la pipe enchantée » (excellent Benoit Drouin-Germain).

PHOTO CATRINE DAOUST, FOURNIE PAR LA PRODUCTION LES AGENTS DOUBLES

François-Xavier Dufour, Benoit Drouin-Germain, Karine Gonthier-Hyndman et Mikhaïl Ahooja (de dos) dans Le prénom

La mise en scène bien huilée, mais sans éclat, de Serge Denoncourt est la même qu’il y a 12 ans, lorsque la pièce a été produite par Juste pour rire. L’adaptation québécoise de Maryse Warda a été mise au goût du jour, avec les mentions de Jean-Sébastien Girard, François Legault, Québec solidaire…

En France, Le prénom fait partie de la catégorie « théâtre privé », pour distinguer le spectacle du théâtre public et subventionné. Ici, c’est du théâtre d’été de qualité et un spectacle fort divertissant.

Le prénom

Le prénom

Comédie de Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière.

Mise en scène de Serge Denoncourt, Présenté en tournée au Québec cet été, puis chez Duceppe à Montréal, en décembre

7/10



Consultez les dates de la tournée



Content Source: www.lapresse.ca

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