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Paul à la maison au Trident | Des planches de BD aux planches de la scène

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L’œuvre de Michel Rabagliati continue d’inspirer les créateurs. Après l’adaptation cinématographique de Paul à Québec, voici que le Trident de Québec s’apprête à porter à la scène l’album Paul à la maison. La Presse en parle avec la comédienne et dramaturge Anne-Marie Olivier, qui signe le texte théâtral.




Lancé à l’automne 2019, Paul à la maison avait marqué les esprits, peut-être plus encore que les autres albums de la série. C’est que ce 9Paul mettait en scène son auteur, Michel Rabagliati, non pas dans des souvenirs de jeunesse, mais au présent. Paul est donc un bédéiste accompli, mais il file un mauvais coton.

Notre homme, qui vient de franchir le cap de la cinquantaine, vit seul avec son chien Biscuit après une douloureuse séparation. Sa mère est malade et sa fille unique est partie vivre à Londres. Dans sa maison d’Ahuntsic, tout se déglingue. Son pommier est malade, sa piscine est contaminée, son jardin est laissé à l’abandon…

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

Michel Rabagliati dans le jardin de sa maison d’Ahuntsic.

PHOTO TIRÉE DE L’ALBUM PAUL À LA MAISON

Le jardin de Michel Rabagliati, tel qu’il apparaît dans la BD.

Bref, ça ne tourne pas rond pour Paul, d’autant plus qu’il fait de l’apnée du sommeil, tout en combattant une infection aux dents et des douleurs chroniques quand il dessine.

Évidemment, cette incursion dans la vie intime de Rabagliati est racontée avec humour et surtout beaucoup de tendresse par le bédéiste. De sorte que lorsque le directeur artistique du Trident a demandé à Anne-Marie Olivier de faire l’adaptation théâtrale, la dramaturge, comédienne et metteuse en scène a tout de suite mis le pied à l’étrier.

« C’est comme un cadeau », nous dit Anne-Marie Olivier, qui est une fan de la première heure de cette série « multigénérationnelle » écrite « avec finesse et humour », qui est « rentrée dans toutes les chaumières ».

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

La dramaturge, comédienne et metteuse en scène Anne-Marie Olivier.

Michel a vraiment intégré la famille dans son œuvre. Il parle du Québec comme les grands dramaturges, que ce soit Tchekhov ou Tremblay, il est au cœur de la complexité humaine, avec la légèreté, la profondeur et l’humour, donc j’ai été un peu la gardienne de son œuvre.

Anne-Marie Olivier, dramaturge

Michel Rabagliati a participé à chacune des étapes de l’adaptation théâtrale, explique Anne-Marie Olivier.

« Tout ce qui est nouveau ou qui a été coupé a été approuvé par Michel, assure-t-elle, donc c’est un peu une adaptation invisible. Pour moi, il était hors de question que je fasse de quoi, pis que les gens ne reconnaissent pas Paul, parce qu’il est immense dans la vie des gens. Donc les fans de la BD vont reconnaître ce qu’on a enlevé et rajouté, et ceux qui ne le connaissent pas vont le découvrir. »

Nombreuses inspirations

Les adaptations théâtrales de BD ne sont pas fréquentes. Il y a bien eu Whitehorse, de Samuel Cantin, qui a eu beaucoup de succès la saison dernière chez Duceppe (dans une mise en scène de Simon Lacroix), mais il n’y a pas beaucoup d’autres exemples récents. « Peut-être qu’on est retard ou que c’est simplement par méconnaissance », avance la dramaturge.

Le plus grand défi d’Anne-Marie Olivier était de créer un texte cohérent sur le thème des deuils à faire à partir du récit graphique de Michel Rabagliati.

Il y a beaucoup de courtes scènes, et ça, à un moment donné, c’est difficile parce qu’on a besoin que le récit avance. Il a fallu trouver des moyens pour qu’on s’accroche à Paul dans ses mésaventures. Et malgré le côté plus sombre du récit, il y a une certaine légèreté. C’est une pièce qui nous tire vers le haut.

Anne-Marie Olivier, dramaturge

C’est Lorraine Côté qui signe la mise en scène. On nous promet une production « qui emprunte les codes du théâtre d’ombres, du théâtre d’objets et du cinéma en direct ».

On pourra notamment voir le personnage de Paul – qui sera interprété par Hugues Frenette – en train de travailler. Ses dessins seront projetés en temps réel, précise Anne-Marie Olivier. « Il y aura des dessins qui proviennent de l’album, mais Michel a aussi fait de nouveaux dessins spécifiquement pour le spectacle. »

Anne-Marie Olivier, qui a dirigé le Trident pendant près de 10 ans, s’est relancée depuis deux ans dans des projets d’écriture et de mise en scène, tout en enseignant au Conservatoire d’art dramatique de Québec. On pourra d’ailleurs revoir sa pièce Maurice au Théâtre d’Aujourd’hui, dans laquelle elle joue avec un spectateur différent d’un soir à l’autre.

« Il faut créer, affirme-t-elle, parce que le monde dans lequel on vit brûle, donc il faut faire de l’art et des œuvres qui sont des baumes, comme celui de Michel. Pour moi, ce n’est pas important si ce sont de grosses productions, j’ai envie de me rapprocher des artisans pour être le plus près du désir initial. Je suis toujours éblouie devant la puissance du réel, de ce que les gens ont à raconter. »

Du 25 septembre au 19 octobre au Trident de Québec



Consultez la page du spectacle



Content Source: www.lapresse.ca

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